Des militaires tchadiens, le 25 janvier. | AFP/NICOLAS VISSAC

L’opposition a dénoncé, lundi 18 avril lors d’une conférence de presse, la disparition de plusieurs dizaines de militaires lors du premier tour de l’élection présidentielle, qui s’est tenu les 9 et 10 avril. Depuis, « on est sans nouvelle d’une soixantaine d’entre eux », a affirmé le chef de file de l’opposition, Saleh Kebzabo au micro de RFI.

« Le vote des forces de défense et de sécurité est totalement décrédibilisé. En l’absence d’isoloir, le scrutin était public avec obligation pour les électeurs de voter Idriss Déby, a déclaré Saleh Kebzabo, également candidat de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (UNIR). Ceux qui n’ont pas suivi ces consignes de leur hiérarchie ont été jetés en prison. »

Le leader de l’UNIR exige « la libération sans condition de ces militaires arrêtés et détenus dans des lieux secrets » et l’ouverture d’une enquête indépendante « pour établir les responsabilités et sanctionner les auteurs de ces actes inhumains et barbares. »

Partis en mission

Moustapha Ali Alifeï, ministre de la communication et porte-parole du gouvernement, a affirmé que les militaires « disparus » étaient partis en mission, et que ces allégations avaient pour objectif de déstabiliser le gouvernement dans l’attente des résultats de ce premier tour.

À la tête du Tchad depuis 1990, après avoir renversé Hissène Habré, Idriss Déby Itno est président de la République depuis le 28 février 1991. Il s’est porté candidat pour un cinquième mandat présidentiel.