Mario Balotelli, le 1er mai à Milan. | GIUSEPPE CACACE / AFP

Mais où est passé Super Mario ?

Finalement, on préférait le Mario Balotelli d’avant. Celui qui cassait ses voitures, mettait le feu à sa maison mancunienne en manipulant des feux d’artifice, s’affichait avec des mafieux ou multipliait les conquêtes de wags toutes plus glamours les unes que les autres. Car les frasques de l’attaquant italien d’origine ghanéenne (25 ans) s’accompagnaient de performances sportives certes inégales, mais qui avaient le mérite de mettre en lumière l’immense potentiel du phénomène. Depuis qu’il s’est assagi, Super Mario semble traîner son ennui au Milan AC, où même le grand patron, Silvio Berlusconi himself, est d’une discrétion de violette.

Le club lombard, septième de Série A, ne fait plus peur à grand-monde et Balotelli, prêté par Liverpool – qui n’en veut plus – ne met plus un pied devant l’autre. Le 1er mai, face à Frosinone (3-3), avant-dernier du classement, l’attaquant, qui n’a plus marqué en championnat depuis le 22 septembre à Udinese (3-2) a manqué un penalty et a récolté un nouvel avertissement.

Rarement titularisé, critiqué par le public de San Siro qui s’agace de sa désinvolture, Balotelli espérait que son retour en Italie le rapprocherait de la sélection italienne, avec qui il n’a plus marqué depuis la Coupe du Monde et une victoire contre l’Angleterre (2-1) en juin 2014. Dans quelques semaines, il fera sa valise pour Liverpool, qui ne veut plus entendre parler de lui. Des rumeurs l’envoient en Chine, où sa cote de popularité reste élevée. Mais à 25 ans, Balotelli vaut mieux qu’un championnat de seconde zone. Et s’il décidait de redevenir le sale gosse qui faisait à l’époque le miel des pages people ?

Gounongbé, passe ton bac d’abord !

Son père est aujourd’hui son plus grand fan. Frédéric Gounongbé (28 ans), fils de ce psychologue béninois installé en Belgique et d’une mère wallonne médecin psychiatre, n’a finalement pas eu trop de mal à vaincre les quelques réticences parentales. « Mes parents ne voyaient pas trop d’inconvénient à ce que je joue au foot, mais les études étaient prioritaires à leurs yeux », explique l’attaquant de Westerlo (Belgique, Jupiler Pro League).

Bon tennisman, étudiant studieux – Gounongbé a décroché un bac économique puis une licence – et footballeur plutôt doué, le belgo-béninois, né à Bruxelles a écumé toutes les divisions du Royaume pour arriver parmi les meilleurs buteurs du championnat (13 cette saison). « Je vais quitter Westerlo, où je suis en fin de contrat. Il y a des championnats qui m’attirent, comme l’Angleterre ou l’Allemagne, mais je pourrais rester en Belgique (le Standard Liège fait partie de ses courtisans). Je suis à un tournant de ma carrière, car je suis venu au football professionnel sur le tard », explique-t-il.

Le lundi 9 mai, Frédéric Gounonbgé a terminé cinquième du classement Soulier d’Ebène de la saison 2015-2016, un prix attribué depuis 1992 par Africa Culture Promotion et récompensant le meilleur joueur africain de l’exercice en cours et remporté par l’Algérien Sofiane Hanni : « Mon père est aujourd’hui très fier de moi, d’autant plus que je porte le maillot du Bénin depuis 2014. Je vais peut-être disputer la phase finale de la CAN 2017, et il sera encore plus heureux. » Gounongbé, dont le club n’a plus de compétition à disputer, prépare le match des Ecureuils face à la Guinée Equatoriale à Cotonou le 4 juin. Une échéance inscrite à l’agenda paternel…

Feindouno, renaissance sur la Baltique

L’artiste est de retour ! Pas forcément là où il s’imaginait rejouer, presque deux ans après un malaise cardiaque intervenu lors d’un match du championnat de Suisse entre le FC Bâle et Lausanne, son club de l’époque. « C’est vrai que cela a du surprendre pas mal de gens que je signe à Atlantas Klaipeda, en Lituanie. D’ailleurs, je ne pensais pas que je jouerai un jour dans ce pays. Mais l’essentiel, finalement, était de retrouver les terrains », insiste le flamboyant milieu de terrain guinéen (35 ans, 81 sélections), son éternel sourire accroché aux lèvres.

A Klaipeda, troisième ville de Lituanie, Feindouno n’a pas seulement retrouvé son beau-fils Abdoul Sylla. « J’ai renoué avec le plaisir, en jouant mes vingt minutes contre Suduva [1-2, le 27 avril], raconte t-il. Après mon accident cardiaque, je ne savais pas si je pourrais reprendre mon métier. J’avais passé des examens médicaux. On me disait que c’était ok, mais je sentais une réticence chez les médecins en France. C’est sans doute pour cette raison que je n’ai pas signé à Sedan [National] il y a quelques mois. »

Un temps en contact avec le TP Mazembe de Moïse Katumbi – « du moins avec des gens qui se présentaient comme des dirigeants du club », s’amuse-t-il – l’ex joueur de Lorient, Bordeaux et Saint-Etienne s’est lancé dans une aventure peu banale dans le club le plus cosmopolite de Lituanie (quinze nationalités). « Ici, le staff médical a donné son accord pour que je rejoue, explique t-il. Je n’ai pas d’appréhension, c’est important. »

En Lituanie, son salaire est très éloigné de ce qu’il a perçu lors de sa carrière, le niveau du championnat est comparable « à celui du National en France (Troisième division) », mais qu’importe pour l’ancienne star du Syli guinéen : « J’ai signé un an, la vie est agréable, je rejoue. Je ne voulais pas terminer sur un malaise cardiaque… »