Patrick Drahi, propriétaire d’Altice, la maison mère de Numericable, le 20 novembre 2013, à Paris. | Aude de CAZENOVE/REA

C’est une décision qui ouvre la voie à l’acquisition du câblo-opérateur Cablevision par le géant européen des médias et des télécoms Altice. La ville de New York va approuver cette acquisition. Sa position élimine le plus gros écueil qui menaçait cette transaction.

Mardi, c’est la FCC, le régulateur américain des télécoms (FCC), qui avait donné sa bénédiction, jugeant que la réunion des deux entités devrait permettre « d’accroître la vitesse des connexions et d’offrir des options plus abordables aux clients aux bas revenus sur les territoires desservis par Cablevision ». Répétant qu’il entend toujours finaliser la transaction d’ici fin juin, Altice s’est réjoui la veille du feu vert de la FCC, qui « reconnaît les avantages que la fusion en cours va apporter aux consommateurs » américains.

  • Pourquoi la municipalité de New York était contre ?

La municipalité américaine avait été le seul régulateur local à émettre des réticences. La ville de disait craindre une détérioration de la qualité du service, après qu’Altice a promis de réaliser 900 millions de dollars d’économies et de synergies dans le cadre de cette acquisition, d’un montant total de 17,7 milliards de dollars.

  • Quels sont les gages apportés par Altice ?

Cablevision-Altice et la commission chargée des services publics à New York sont parvenus à un « accord acceptable » prévoyant le maintien d’une bonne qualité de service, annonce jeudi 5 mai la municipalité dans un document consulté par l’Agence France-Presse (AFP).

En conséquence, cette commission recommande aux élus d’approuver la transaction. Le conseil municipal devrait entériner cette recommandation par un vote prévu le 11 mai prochain, a précisé une porte-parole.

  • Et après ?

Si l’avis de la ville de New York n’est que consultatif, une décision défavorable aurait entaché les ambitions américaines du groupe de Patrick Drahi, qui a fait des Etats-Unis un des principaux relais de croissance.

Désormais, il ne reste plus que les Etats de New York et du New Jersey (est), qui doivent se prononcer à leur tour d’ici la fin du mois.

  • Quelles sont les conséquences de cette acquisition ?

Déjà propriétaire de l’opérateur Suddenlink dans le sud du pays, le groupe européen va être propulsé au quatrième rang du lucratif marché américain du câble avec Cablevision, qui est présent dans les Etats de New York, du New Jersey et du Connecticut sous la marque commerciale Optimum.

  • Dans quel contexte cela intervient ?

Le secteur américain du câble fait actuellement l’objet de grandes manœuvres. Les régulateurs viennent d’approuver sous conditions le mariage entre les numéros deux, trois et six Time Warner Cable, Charter Communications et Bright House Networks. La consolidation devrait encore se poursuivre, selon les analystes, et Altice pourrait y participer.