Les musiciens Gilberto Gil et Caetano Veloso ont signé une lettre ouverte pour critiquer la disparition d’un ministère de la culture dans le nouveau gouvernement brésilien. | PABLO PORCIUNCULA / AFP

Avec l’arrivée au pouvoir de son président intérimaire Michel Temer, le Brésil s’est doté, jeudi 12 mai, d’une nouvelle équipe ministérielle, composée de 23 ministres. Mais la disparition, dans ce gouvernement resserré, d’un ministère pleinement consacré à la culture suscite de nombreuses critiques. Celui-ci est en effet désormais fusionné avec l’éducation, dans un grand ministère.

L’association Procure Saber (« Cherche à savoir »), qui regroupe des artistes, comme les populaires chanteurs Chico Buarque, Caetano Veloso ou encore Gilberto Gil – lui-même ancien ministre de la culture quand Luiz Inacio Lula da Silva était président  –, a écrit une lettre ouverte à l’attention de M. Temer pour critiquer cette décision. Dans ce document, publié vendredi par le journal O Globo, ces personnalités s’émeuvent d’un « grand pas en arrière » :

« Si le ministère de la culture perd son statut et dépend d’un ministère qui a une autre priorité (…), on court le risque de perdre toute l’expertise qui s’y est développée au sujet notamment des règlements du droit d’auteur, de la législation sur divers aspects d’Internet (comme la reconnaissance et le respect d’organismes internationaux spécialisés), de la protection du patrimoine et du soutien aux expressions populaires. »

« Mouvement malhonnête »

Selon eux, le ministère « représente le principal moyen pour développer une situation de tolérance et de respect des différences, quelque chose de fondamental dans le moment que le pays traverse ».

L’acteur Wagner Moura, qui a joué notamment dans les films Troupe d’élite et Troupe d’élite 2 et a interprété Pablo Escobar dans la série Narcos, a déploré auprès du même journal un « mouvement malhonnête pour convaincre le public de la futilité de la culture et de l’incrimination des artistes » qui profitent des exonérations fiscales.

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