Les 3 000 délégués réunis à Bonn, en Allemagne, pour mettre en œuvre l’accord de Paris sur le climat, le 16 mai. | Maja Hitij / AP

Cinq mois après la COP21, les délégués de 195 pays se sont retrouvés pour la première fois, lundi 16 mai à Bonn, en Allemagne, pour commencer à concrétiser le pacte sur le climat, ambitieux mais encore incomplet, adopté en décembre à Paris contre le réchauffement. Nouvelle illustration de l’urgence climatique, cette première session de négociations intervient alors que l’agence spatiale américaine a révélé que le mois d’avril a été le plus chaud depuis les premiers relevés de températures, au XIXe siècle, selon la NOAA, l’agence atmosphérique américaine.

« La phase de négociation est derrière nous, nous entrons dans une phase de collaboration. Le monde entier est uni derrière cet engagement » de Paris, a déclaré lundi la responsable climat de l’ONU, Christiana Figueres. Cette session, la seule jusqu’à la COP22 de Marrakech en novembre, doit durer jusqu’au 26 mai.

L’accord de Paris « nous donne un cap, c’est un levier extraordinaire », a appuyé la présidente de la COP21, la ministre de l’environnement Ségolène Royal. « Votre mission reçoit un nouveau souffle, a-t-elle lancé aux délégués. Les fondations de la maison sont posées, nous devons maintenant la construire. Vous devrez définir des règles et mécanismes aidant nos pays à mettre en œuvre l’accord et à transformer les économies. »

Appel à une ratification rapide

Le 12 décembre, la communauté internationale a adopté le premier pacte universel engageant tous les Etats à agir contre le réchauffement généré par les émissions de gaz à effet de serre. Face aux dérèglements à l’œuvre – vagues de chaleur, sécheresses, montée du niveau des mers, fonte des glaciers –, l’accord a entériné l’objectif de contenir la hausse du mercure « bien en deçà » de 2 °C – voire 1,5 °C – par rapport au niveau préindustriel. La tâche, immense, implique que le monde se détourne pour une large part des énergies fossiles et soutienne un développement énergétique propre des pays du Sud.

Mais le texte de Paris ne détaille pas les mécanismes de suivi des actions ou de la montée en puissance des financements. En outre, les engagements nationaux pris à ce stade pour réduire les émissions ne permettent de contenir la hausse qu’à 3 °C, ce qui implique de réévaluer les promesses selon un processus restant à préciser.

A Bonn, siège de la Convention de l’ONU sur les changements climatiques, quelque 3 000 délégués doivent commencer à aborder tous ces chantiers, à « plonger dans le moteur », comme l’a résumé Mme Figueres.

L’accord de Paris a été signé par 177 Etats – dont 175 dès le jour où il a été ouvert à la signature, un record pour l’ONU – et ratifié par 16 pays. Lundi, de nombreux appels ont été lancés en faveur d’une ratification rapide : pour entrer en vigueur, il doit être ratifié par au moins 55 pays représentant 55 % des émissions de gaz à effet de serre. Les Etats-Unis et la Chine, qui font partie des pays signataires, totalisent à eux deux 38 % des émissions.

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