Opéra, peinture, théâtre, histoire, rock ou électro… : tous les goûts sont dans la « liste de nos envies ».

MUSIQUE : Les opéras ouvrent leurs portes à tous

Pour la 10e édition des journées européennes de l’opéra, 25 maisons d’opéra ouvrent leurs portes gratuitement les 7 ou 8 mai. | DR

Comme chaque année depuis dix ans, l’opération « Tous à l’opéra » propose un week-end portes ouvertes dans toute la France. Les samedi 7 et dimanche 8 mai, ce sont 25 maisons d’opéra qui s’offrent gratuitement au regard d’amateurs, de néophytes ou de curieux, avides de découvrir les secrets qui se cachent derrière les coulisses de l’art lyrique. Vous avez toujours rêvé de savoir comment fonctionne une scène, de voir travailler des artistes en répétition, de pénétrer dans des ateliers de décors, costumes ou maquillages, et même – soyons fous – de vous essayer au chant, c’est le moment idéal pour franchir le pas ! Et si vous ne connaissez pas encore le pouvoir de séduction de la soprano colorature Patricia Petibon, l’une de nos meilleures cantatrices française, marraine de cette édition anniversaire, courez pour assister à la classe de maître qu’elle donnera au ministère de la culture dans le Salon des Maréchaux du 3, rue de Valois, le samedi 7 mai de 14 à 16 heures avec trois chanteurs de l’Atelier lyrique de l’Opéra de Paris. Addiction garantie. Marie-Aude Roux

Tous à l’opéra, les 7 et 8 mai. Renseignements pour chaque opéra en France sur le site Tous-a-lopera.fr

EXPOSITION : Les bacchantes, femmes des années 1800, à Bordeaux

Détail de l'affiche de l'exposition "Bacchanales modernes !" à Bordeaux. | DR

Au XIXe siècle, l’univers de Bacchus a enivré les esprits. Une « épidémie bachique », résume Sandra Buratti-Hasan, commissaire de l’exposition « Bacchanales modernes ! Le nu, l’ivresse et la danse dans l’art français du XIXe siècle », présentée au Musée des beaux-arts de Bordeaux, ville bachique s’il en est. Cet élan de l’époque imprégna toutes les disciplines, peinture, sculpture, dessin, danse, théâtre, opéra, photographie, jusqu’au cinéma au tournant du siècle. Tandis que le mythe de Bacchus-Dionysos a inspiré les arts depuis l’Antiquité, les personnages du thiase, son cortège extravagant, peuplé de bacchantes (ou ménades) et de créatures hybrides (satyres, centaures ou faunes), comme d’animaux sauvages, va fasciner les artistes du XIXe siècle, quitte à reléguer Bacchus au second plan. Parmi cette joyeuse cohue possédée par l’ivresse, la danse et les rythmes, la figure de la bacchante, prêtresse mythique, va s’imposer comme la nouvelle protagoniste et muse des temps modernes. Emmanuelle Jardonnet

La Galerie des beaux-arts du Musée des beaux-arts de Bordeaux, place du Colonel-Raynal, Bordeaux (33). Jusqu’au 23 mai. Sur le web : www.musba-bordeaux.fr/fr/Bacchanales

EXPOSITION : L’épopée de la pêche à la morue, au Musée de la marine à Paris

Détail de l'affiche de "Pêcheur d'Islande", film muet de Jacques de Baroncelli en 1924, d'après le roman de Pierre Loti. Dessinateur de l'affiche : Henri Rudaux (1870-1927). | MUSÉE DE LA MARINE

La pêche miraculeuse  : c’est ainsi qu’elle était appelée à son apogée, entre 1950 et 1970. Maintenant qu’elle s’est effondrée, l’histoire de la morue dans les eaux de Terre­-Neuve est connue comme l’illustration la plus crue des rapports de l’homme avec une manne naturelle qu’il a longtemps crue inépuisable. L’exposition « Dans les mailles du filet », présentée au Musée national de la marine à Paris, raconte une sacrée parabole. Pendant quatre siècles et demi, les marins ont affronté les flots de l’Atlantique pour se rendre sur les bancs poissonneux. En moins de cinquante ans, ils ont tari la ressource. En 1992, le Canada décrète un moratoire de deux ans. Depuis, la morue n’est jamais réapparue. Périlleuse, pittoresque, romanesque, cette épopée a inspiré illustrateurs, écrivains, cinéastes, comme le montrent les œuvres et documents réunis pour l’exposition. Martine Valo

Musée national de la marine­, Palais de Chaillot, Paris 16e. Jusqu’au 26 juin, tous les jours sauf le mardi, de 10  heures à 18  heures. Tél.  : 01-53-65-69-69. Sur le web : www.musee-marine.fr

MUSIQUE : A Lyon, les nuits sont plus musicales que les jours

Mbongwana Star - Malukayi (feat. Konono No.1)
Durée : 06:03

Rares sont les festivals rock ou électro à avoir aussi bien su exploiter le patrimoine architectural d’une grande ville et développer au sein de sites atypiques et évolutifs une programmation artistique aussi audacieuse. Pour sa 14e édition, Nuits Sonores confirme son sens de la scénographie urbaine en investissant trois lieux phares de Lyon – l’Ancien marché de gros, la Sucrière et le Musée des Confluences –, tout en invitant à un parcours déambulatoire dans une douzaine de clubs et de salles de concert de la cité des gones. Les festivités commencent dès le début d’après-midi avec les Mini Sonore et leurs concerts et animations destinés aux enfants, avant les Apéros Séoul du jardin du musée des Confluences, présentant la scène alternative coréenne, et des sets de DJ première classe (Laurent Garnier, Seth Troxler, Jackmaster…) taquinant la lumière du jour, en prélude à la nuit. Des nuits aux excitantes promesses, qui, pour cette fin de semaine, verront se côtoyer l’électro la plus pointue (Moderat, Domenique Dumont, James Holden & Camilla Tirado, les monuments PJ Harvey ou Lil’Louis…), rock sudatoire (Last Train, The Coathangers) ou atmosphérique (Mogwai) et nombre d’expériences passionnément métissées (Mbongwana Star, Africaine 808, A-Wa, Pouvoir Magique, Konono N°1…). Stéphane Davet

Jusqu’au 8 mai, à Lyon. De 29 à 41 euros (mais aussi plusieurs spectacles gratuits). Sur le web : www.nuits-sonores.com

THÉÂTRE : Un « Monde d’hier » pour aujourd’hui, au Théâtre des Mathurins à Paris

Au Théâtre des Mathurins à Paris, Jérôme Kircher adapte le livre testament de Stefan Zweig, "Le Monde d'hier". | DR

Un homme traverse le minuscule espace d’un plateau de théâtre, vêtu d’un pardessus et d’un chapeau gris, et l’image amène avec elle toutes celles, en clairs-obscurs, d’une Mitteleuropa engloutie. Dans la petite salle du Théâtre des Mathurins, à Paris, le comédien Jérôme Kircher joue/dit des extraits du Monde d’hier, le livre testamentaire de Stefan Zweig. C’est un spectacle minimal, mais de grande portée, à l’heure où une certaine idée de l’Europe semble se défaire. Il est bien sûr impossible, sur un spectacle d’à peine plus d’une heure, de représenter l’ensemble des souvenirs et des réflexions de Stefan Zweig dans ce livre. Mais l’adaptation signée Laurent Seksik, recentrée sur le parcours personnel de Zweig, en restitue la quintessence. Elle offre un parcours fluide et sensible dans la complexité de ce Monde d’hier. Fabienne Darge

Théâtre des Mathurins, Paris 8e. Du mardi au samedi à 19  heures, dimanche à 15  heures, jusqu’en juin. De 16 € à 32 €. Sur le web : www.theatredesmathurins.com