Des étudiants remontent les rails de la gare de Lisbonne, au Portugal, ville la moins chère pour partir en Erasmus selon le classement du site Uniplaces, qui propose des logements étudiants. | FELICIANO GUIMARAES/CC-BY 2.0

Faire progresser l’Union européenne (UE) dans la course mondiale aux talents et promouvoir l’Europe comme centre mondial d’excellence pour les études et la formation. C’est l’objectif de la directive approuvée par le Parlement européen, mercredi 11 mai, qui permettra désormais aux étudiants et chercheurs de rester dans leur Etat membre d’accueil au moins neuf mois après avoir terminé leurs études ou leurs contrats, afin de trouver un travail ou de créer leur propre entreprise.

Depuis 2013, bien avant que la crise migratoire ne vienne ébranler l’Union, la Commission européenne cherchait à réviser sa réglementation afin de rendre les 28 Etats membres plus attrayants pour les jeunes « cerveaux » des pays tiers, déçue de les voir quitter l’Europe une fois leurs études achevées, pour exploiter leurs talents fraîchement acquis sur d’autres marchés, aux Etats-Unis ou au Canada par exemple.

« Cela fait trop longtemps que notre continent s’est recroquevillé sur lui-même, s’est imposé des charges bureaucratiques, a miné ainsi la compétitivité et mis des bâtons dans les roues de ceux qui voulaient créer des entreprises », explique Cecilia Wikström, rapporteuse du dossier au Parlement.

Mobilité facilitée

La mobilité des étudiants et des chercheurs étrangers sera par ailleurs facilitée au sein de l’UE, sur une période accrue pouvant aller jusqu’à six mois, contre trois actuellement. La nouvelle directive doit également permettre aux chercheurs de venir accompagnés de leur famille. Les étudiants auront par ailleurs la possibilité, pendant leur scolarité, de travailler jusqu’à quinze heures par semaine, contre dix actuellement.

La directive révisée donne en outre un statut aux stagiaires (rémunérés ou non), apprentis, volontaires participant au service européen et travailleurs au pair originaires de pays tiers, qui en étaient jusqu’à présent privés. Plusieurs dispositions ont enfin pour objet d’harmoniser les règles d’obtention de visas ou de titres de séjour, en établissant notamment des critères précis d’admission.

« L’Europe investit chaque année 0,8 % de PIB de moins que les Etats-Unis et 1,5 % de moins que le Japon dans la recherche et le développement (R&D). Ses meilleurs chercheurs et innovateurs s’expatrient par milliers dans des pays où les conditions sont plus favorables », regrette l’exécutif européen dans sa proposition de directive. La nouvelle législation « envoie le message que l’UE est une destination mondialement compétitive et accueillante pour des étudiants et chercheurs étrangers dont elle a bien besoin », souligne le commissaire européen chargé de la migration, Dimitris Avramopoulos.