Alberto Garzon (à gauche) et Pablo Iglesias (à droite), le 24 juin 2015. | SERGIO PEREZ / REUTERS

Le parti antiaustérité Podemos a annoncé, lundi 9 mai dans la soirée, avoir conclu un accord avec son rival d’extrême gauche Izquierda Unida (IU) pour les élections législatives du 26 juin. Cette alliance, qui doit être approuvée par les bases des deux partis, a pour but de dépasser le Parti socialiste (PSOE), seconde force politique en Espagne.

Une alliance dont s’est félicité le secrétaire général de Podemos, Pablo Iglesias :

« Nous sommes convenus de l’essentiel : nous irons ensemble aux élections pour les remporter, et je m’attends à ce que nos militants comme ceux d’IU réagissent à cette occasion historique en y participant avec enthousiasme. »

Pour symboliser leur alliance, M. Iglesias et le chef de file d’IU, Alberto Garzon, ont mis en ligne sur des réseaux sociaux une vidéo de leur accolade sur la Puerta del Sol — place de Madrid où était né il y a cinq ans le mouvement des indignés contre l’austérité.

Une alliance pour dépasser le PSOE

Sur la base des résultats du scrutin de décembre, qui n’a pas permis de former un gouvernement malgré des mois de tractation, l’alliance des deux formations pourrait, en théorie, reléguer en troisième position le PSOE, qui avait obtenu plus de 5,5 millions de voix. Podemos et ses alliés avaient recueilli 5, 18 millions de votes, Izquierda Unida plus de 900 000 suffrages. Un succès de leur alliance pourrait donc changer le rapport de force à gauche si le PSOE continue à perdre des voix.

Avec des sondages en baisse, Pablo Iglesias a dû se résoudre à trouver une alliance avec Izquierda Unida, qu’il qualifiait l’année dernière de « schtroumpf grognon » de la gauche. Il l’accusait également de « porter malheur » en raison d’un programme trop radical qui effrayait l’électorat. Mais M. Iglesias ne tourne toutefois pas le dos aux socialistes. « Pour gouverner, nous aurons besoin du PSOE. Nous voulons un accord avec le PSOE », a-t-il assuré.

Les élections de décembre avaient mis fin à la division traditionnelle du Parlement en deux blocs, conservateurs et socialistes, en faisant émerger Podemos et les libéraux de Ciudadanos. Mais ces quatre formations ont été incapables de former une coalition de gouvernement, obligeant les Espagnols à retourner aux urnes.