Une scène du documentaire français et cambodgien de Rithy Panh, « Exil ». | RITHY PANH

Sélection officielle – hors compétition (séance spéciale)

Régulièrement invité à Cannes, le cinéaste franco-cambodgien Rithy Panh poursuit, film après film, une œuvre documentaire de tout premier ordre sur la mémoire liée aux crimes et exactions du régime des Khmers rouges. Mais le seul terme « documentaire » ne suffit plus à contenir une écriture qui mêle souverainement images d’archives, reconstitution, théâtre, artisanat, natures mortes, figurations du rêve, des sensations et de l’imaginaire.

Exil, d’une beauté confondante, s’attache à restituer en partie l’expérience de ceux que l’arrivée des troupes de Pol Pot a jetés hors de Phnom Penh. A l’image, les gestes élémentaires d’un homme, abrité par une cahute fantasmatique, recueillent les sensations et autres traces de l’exil. En voix off, un montage de textes lus, exposant quel délire de pureté habite la rhétorique révolutionnaire. Par moments, le film s’ouvre aux visions oniriques, autant de brèches par lesquelles s’engouffre aussi la mémoire, comme un ruban traversant toutes les strates de la douleur humaine.

Documentaire français et cambodgien de Rithy Panh (1 h 18). Sur le Web : www.festival-cannes.com/fr/actualites/articles/rithy-panh-un-exil-et-une-vie-de-memoire