Gérard Grunberg, politologue, animateur du site Telos, considère que « les frondeurs confirment que le pouvoir socialiste est leur principal adversaire » (Photo: Les frondeurs, Daniel Goldberg, Jerome Guedj, Pouria Amirshahi et Chaynesse Khirouni à La Rochelle, le 30 août 2014). | JEAN-CLAUDE COUTAUSSE/FRENCH-POLITICS POUR "LE MONDE"

La décision de recourir au 49.3 pour faire adopter la loi travail vaut au gouvernement de voir se dresser contre lui une partie des socialistes, divisés sur la question de soutenir la motion de censure de la droite.

Pour Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger, « il est temps de mettre un coup d’arrêt à une dérive libérale sans issue pour la majorité des Français » qui constate que « le premier ministre continue de gouverner avec un autoritarisme indigne d’une démocratie moderne ». Pour lui, il ne s’agit pas « d’approuver un programme, celui de la droite en l’occurrence (…), mais d’affirmer un principe : on ne transige pas avec des règles qui sont au-dessus de nous toutes et tous, à commencer par le ­respect absolu des contre-pouvoirs ».

Gérard Grunberg, politologue, animateur du site Telos, considère que « les frondeurs confirment que le pouvoir socialiste est leur principal adversaire (…), leur attitude étant essentiellement contestataire ». A moyen terme, il émet l’hypothèse que « les frondeurs se positionneraient pour la bataille du prochain congrès du parti. Il leur faudrait, pour s’emparer de sa direction au lendemain des élections, avoir été les seuls opposants résolus à la politique « libérale » menée par le pouvoir socialiste et responsable, selon eux, de son échec ». Ce qui risque d’entraîner le Parti socialiste dans un processus de décomposition, et de le faire sortir du pouvoir d’abord, de l’histoire ensuite, comme naguère le Parti communiste.

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« Un vote de défiance s’impose, même aux côtés de la droite », par Pouria Amirshahi, député des Français de l’étranger. Le gouvernement veut faire adopter en force une loi de régression sociale. Il est du devoir des députés de gauche de sanctionner son action.

« Les frondeurs accélèrent la décomposition du PS », par Gérard Grunberg, politologue, animateur du site Telos . Le pari que fait la gauche du Parti socialiste risque de faire sortir cette formation du pouvoir d’abord, de l’histoire ensuite, comme naguère le Parti communiste.

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