Vue d’artiste des nouvelles exoplanètes observées par la NASA | NASA KEPLER

Trois ans après avoir stoppé sa chasse aux exoplanètes, en raison de défaillances mécaniques, les données accumulées par le télescope spatial américain Kepler constituent toujours une mine d’or pour les astronomes à la recherche de planètes tournant autour d’étoiles autres que notre Soleil. Mardi 10 mai, la NASA a annoncé que le catalogue d’exoplanètes détectées par Kepler s’était enrichi de 1 284 nouvelles planètes validées, la plus grosse moisson de ce type jamais effectuée, à partir de 4 302 planètes « candidates ». Pour autant, l’agence spatiale américaine n’a pas annoncé la découverte formelle de nouvelles planètes ressemblant à la Terre, comme elle l’avait fait en juillet 2015 avec Kepler 452b.

L’enrichissement spectaculaire du catalogue de Kepler résulte d’une nouvelle méthode d’identification des exoplanètes. Le télescope américain, qui utilise la méthode dite des transits, détecte des changements de luminosité des étoiles, qui résultent du passage dans sa ligne de visée d’une planète – mais d’autres phénomènes peuvent expliquer ces variations de luminosité, qu’il importe d’écarter avant de déclarer une exoplanète « confirmée ». Comme l’a expliqué Tim Morton (université Princeton), « il faut démasquer des imposteurs, un processus qui demande du temps et des ressources ». Il faut en effet pointer des télescopes terrestres vers chaque planète candidate pour obtenir une confirmation indépendante.

Kepler utilise la méthode dite par transit, pour détecter des exoplanètes (en haut à gauche) : mais d’autres phénomènes, des « imposteurs », peuvent passer pour des exoplanètes. | CHOU, FELICIA (HQ-NG000)

Il a donc eu l’idée d’accélérer les choses en calculant la probabilité que le signal capté émane bien d’une exoplanète et non d’un « imposteur ». Quand cette probabilité était supérieure à 99 %, la planète était classée comme confirmée. Mais ce classement statistique reste pauvre en informations : un certain nombre de planètes semblent se situer dans la zone habitable – à une distance de leur étoile où l’eau peut être liquide et éventuellement aider à l’apparition de la vie. Mais pour déterminer si elles sont rocheuses, comme la Terre, il faudra d’autres observations. Dans sa présentation, la NASA entretient d’ailleurs un certain flou terminologique : les 1 284 nouvelles planètes sont « validées », mais pas « vérifiées ».

Les planètes nouvelles considérées comme se trouvant dans la zone habitable, qui figurent ci-dessous en orange, devront être scrutées par d’autres méthodes pour pouvoir vraiment enflammer l’imagination des astronomes. Il faut attendre encore un peu avant de rêver sur d’autres nouvelles Terres.

CHOU, FELICIA (HQ-NG000)