Des volontaires participent à une distribution de nourriture pour des réfugiés en provenance de Budapest, à la gare de Munich, en Allemagne, le 1er septembre 2015. | Matthias Schrader / AP

D’ici la fin 2020, le gouvernement allemand prévoit de dépenser quelque 93,6 milliards pour l’accueil des demandeurs d’asile, rapporte samedi 14 mai l’hebdomadaire Der Spiegel, citant un document émanant du ministère fédéral des finances en vue de négociations avec les seize Länder.

Les calculs du ministère comprennent le coût lié à l’hébergement et l’intégration des réfugiés ainsi que celui de mesures visant à s’attaquer aux racines de l’exode de milliers de migrants et réfugiés des régions frappées par la guerre ou la pauvreté. Les dépenses liées au versement d’allocations chômage, d’aides au logement et d’autres prestations sociales pour les demandeurs d’asile d’ici la fin 2020 sont évaluées à 25,7 milliards d’euros. Les cours de langues coûteraient 5,7 milliards d’euros sur la même période et 4,6 milliards d’euros seraient consacrés à des mesures pour aider les réfugiés à trouver du travail.

Un million de réfugiés accueillis l’an dernier

L’an dernier, l’Allemagne a accueilli plus d’un million de réfugiés, principalement en provenance de Syrie et d’autres zones de conflit. Face à cet afflux, Angela Merkel a été accusée par ses propres alliés bavarois de la CSU (Union chrétienne-sociale) et par la formation populiste et anti-immigration, l’Alternative pour l’Allemagne (AfD) d’avoir une politique trop généreuse à l’égard des réfugiés. L’Allemagne est de loin le pays européen ayant validé le plus de demandes d’asile en 2015 (148 215 statuts de réfugiés accordés) et représente à elle seule 41 % des décisions positives. En comparaison, la France en accueillait 26 015 la même année, soit près de 6 fois moins.

L'Allemagne recense plus de 40 % des demandes d'asile validées
Nombre de demandes d'asiles acceptées par pays en 2015
Source : Eurostat

Débat sur la répartition des coûts entre Berlin et les Länder

Le nombre d’arrivées s’est réduit cette année, en partie après l’accord passé en mars entre l’Union européenne et Ankara, qui prévoit le renvoi vers la Turquie des migrants arrivant dans les îles grecques. Le gouvernement allemand prévoit l’arrivée de 600 000 migrants cette année, de 400 000 migrants en 2017 et de 300 000 migrants dans chacune des années suivantes, montre le document du ministère.

Une nouvelle réunion est programmée le 31 mai pour débattre de la répartition des coûts entre autorités fédérales et régionales. Berlin et les Länder sont en désaccord sur le coût de la crise des réfugiés et sur la part que le gouvernement fédéral devrait financer. Selon Der Spiegel, les Länder s’attendent à payer 21 milliards d’euros cette année, et jusqu’à 30 milliards d’euros d’ici 2020.

Le coût annuel de la gestion de la crise migratoire pour le pays devrait augmenter et s’élever à 20,4 milliards d’euros en 2020, contre 16,1 milliards cette année, selon le document.