Le premier ministre de Grande-Bretagne, Damid Cameron, à propos duquel Donald Trump a déclaré : « Il semble que nous n’allons pas avoir une très bonne relation. Qui sait. J’espère avoir une bonne relation avec lui mais il semble qu’il n’ait pas envie de régler le problème. » | Dan Kitwood / AP

Dans un entretien à la chaîne de télévision britannique ITV News, Donald Trump, le « candidat présumé » du camp républicain estime, lundi 16 mai, que s’il remportait l’élection présidentielle américaine de novembre il ne pourrait probablement pas avoir une bonne relation avec David Cameron en raison des critiques formulées à son encontre par le premier ministre britannique.

« Il semble que nous n’allons pas avoir une très bonne relation. Qui sait. J’espère avoir une bonne relation avec lui mais il semble qu’il n’ait pas envie de régler le problème ». « Nous avons un énorme problème avec la menace de l’islamisme radical ». « Le monde est en train d’exploser et ce ne sont pas les Suédois qui provoquent ces dégâts, d’accord. Donc, nous avons un véritable problème. »

David Cameron avait déclaré l’an passé devant le Parlement que la proposition du milliardaire d’interdire le territoire américain à tous les musulmans était « un motif de discorde stupide et erroné ». Cameron avait alors proposé de mobiliser la Grande-Bretagne en cas de visite de Donald Trump.

Sadiq Khan ignorant, selon Trump

Donald Trump a déclaré avoir été offensé par les commentaires du nouveau maire de Londres, Sadiq Khan. Khan, premier musulman à diriger la capitale britannique, avait jugé que Donald Trump ne connaissait rien à l’islam. Ce dernier a riposté :

« Il [Khan] ne me connaît pas, il ne m’a jamais rencontré, il ne sait pas qui je suis. (…) Je pense qu’il s’agissait d’une déclaration très impolie. Franchement, dites-lui que je me souviendrai de ces déclarations. Ce sont des déclarations très désagréables. (…) C’est lui qui ne connaît rien. »

Après l’élection de Sadiq Khan, Donald Trump avait déclaré au New York Times qu’il ferait une exception dans sa politique et qu’il autoriserait le maire de Londres à pouvoir se rendre aux Etats-Unis.

Donald Trump a déclaré avoir été offensé par les commentaires du nouveau maire de Londres, Sadiq Khan, qui a jugé que le « candidat présumé » ne connaissait rien à l’islam. | LEON NEAL / AFP

La Grande-Bretagne et l’UE

Interrogé sur la présence de la Grande-Bretagne au sein de l’Union européenne, Trump estime :

« Je pense que les migrants sont une chose horrible pour l’Europe. Beaucoup de tout cela a été généré par l’UE. […] Je dirais qu’ils [les Britanniques] iraient mieux sans cela, personnellement, mais je ne suis pas en train de faire une recommandation, c’est juste un sentiment. »
« J’ai eu affaire à l’Union européenne, c’est très très bureaucratique, c’est très très difficile. Du point de vue de la Grande-Bretagne, je dirais “à quoi cela peut vous servir ?” Mais encore une fois, laissons les gens prendre leur décision. »

Il affirme dimanche qu’en cas de « Brexit », le Royaume-Uni ne serait pas relégué « en queue de peloton » dans ses échanges commerciaux avec les Etats-Unis s’il devenait président des Etats-Unis.

Interrogé par ITV pour savoir s’il comptait, en cas de Brexit et s’il était élu président, mettre le Royaume-Uni « à l’avant » ou « à l’arrière » de la liste des pays voulant passer des accords commerciaux avec les Etats-Unis, le milliardaire américain répond : « Je ne veux pas dire à l’avant ou quoi que ce soit d’autre. » « Je veux dire, je vais traiter tout le monde équitablement mais ça ne fera aucune différence pour moi qu’ils [les Britanniques] soient ou non dans l’UE », a-t-il ajouté.

Tacle à Barack Obama

Donald Trump prend le contre-pied du président américain Barack Obama, lequel a mis en garde, fin avril à Londres, le Royaume-Uni du risque de « passer en queue de peloton » de ses relations commerciales avec les Etats-Unis s’il choisissait de quitter l’Union européenne à l’issue du référendum du 23 juin.

Barack Obama a défendu à plusieurs reprises le maintien du Royaume-Uni dans l’UE tandis que Donald Trump a affirmé début mai que le pays « irait mieux sans » l’UE. | JUSTIN TALLIS / AFP

« Vous ne serez certainement pas en queue de peloton, ça, je peux vous le dire », affirme le magnat de l’immobilier en reprenant l’expression utilisée par Barack Obama.

A moins de six semaines du référendum britannique, les sondages placent les deux camps, favorable et opposé à un Brexit, à égalité, à 50 % chacun, selon le site Internet de l’institut What UK thinks, qui fait la moyenne des six dernières enquêtes d’opinion.