Le Burkina envisage de retirer son contingent de 850 hommes au sein des casques bleus au Darfour pour faire face à la menace terroriste sur son propre sol, a annoncé, jeudi 12 mai à Ouagadougou, le chef des armées, le général Pingrenoma Zagré.

Le 15 janvier, le pays a été la cible d’un attentat revendiqué par Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI) qui a fait 30 morts et 70 blessés. Des hommes armés avaient alors attaqué des hôtels et des terrasses de Ouagadougou dans un quartier très fréquenté par les expatriés.

« Nous envisageons effectivement de retirer notre contingent au Darfour. C’est un projet qui est en cours, il est soumis aux autorités politiques », a déclaré le chef d’état-major général des armées, le général Pingrenoma Zagré.

« Il y a huit ans, lorsque nous déployions notre premier contingent au Darfour (…), nous avions une situation dans la bande sahélo-saharienne qui était satisfaisante. Aujourd’hui, l’environnement sécuritaire a complètement changé et nous subissons sur propre notre sol des attaques terroristes qui nous obligent à redéfinir nos priorités en matière sécuritaire », a justifié le chef militaire burkinabé.

« Western Accord »

Selon des informations obtenues par l’AFP, aucune date n’a été fixée pour le retrait des forces militaires du Darfour, la décision définitive revenant au chef suprême des armées, le président burkinabé Roch Marc Christian Kaboré.

Le général Zagré s’exprimait en marge d’une rencontre clôturant l’opération « Western Accord » 2016, qui consiste en exercices militaires organisés depuis 2012 en Afrique avec le soutien des Etats-Unis à travers le Commandement américain pour l’Afrique (US Africom). Ces exercices visent à accroître les capacités de déploiement rapide des troupes des pays de l’Union africaine ou des Nations unies dans les opérations de maintien de la paix.

Le Burkina Faso dispose d’un contingent d’au moins 850 hommes (hors police et gendarmerie) déployé en 2009 au sein de la Mission conjointe des Nations unies et de l’Union africaine au Darfour (Minuad) qui compte aujourd’hui quelque 17 000 casques bleus.

C’est le tout premier bataillon et le plus gros jamais déployé par ce pays pauvre d’Afrique de l’Ouest dans une opération de maintien de la paix onusienne.

Le Burkina Faso dispose également du plus gros contingent au sein de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), où il compte jusqu’à deux bataillons, soit plus de 1 740 hommes.

Onzième plus gros contributeur de troupes de maintien de la paix au sein des Nations unies, le Burkina Faso a perdu 27 soldats dans les missions onusiennes depuis 1948. La plupart sont tombés au Mali, victimes d’attaques de groupes terroristes et djihadistes.