Le 3 octobre 1980, un attentat devant une synagogue avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés rue de Copernic à Paris. | STF / AFP

Le principal suspect de l’attentat de la rue Copernic, qui avait fait quatre morts et une quarantaine de blessés le 3 octobre 1980 à Paris, Hassan Diab, est sorti de prison, samedi 14 mai, pour un placement sous bracelet électronique, selon des sources proches du dossier.

Une juge des libertés et de la détention a considéré qu’un « doute » existait sur la « question fondamentale » de savoir si Hassan Diab était en France le jour de l’attentat, après des auditions du suspect en janvier et de son ancienne épouse plus récemment. Le parquet de Paris a fait appel de la décision.

Hassan Diab, 62 ans, professeur d’université en sociologie, a la nationalité libanaise et canadienne. Il a été extradé du Canada en novembre 2014, et mis en examen en France comme auteur présumé de cet attentat qui avait eu lieu devant une synagogue de l’ouest de la capitale. Il a toujours clamé son innocence et contesté son appartenance au Front populaire de libération de la Palestine-Opérations spéciales (FPLP-OS), auquel avait été attribué l’attentat.

A Beyrouth au moment de l’attentat, selon son ex-femme

Le juge d’instruction avait auparavant lui aussi ordonné sa remise en liberté sous surveillance électronique. Mais le parquet avait fait un référé détention qui avait suspendu cette mesure. La chambre de l’instruction avait ensuite confirmé la détention.

Dans son ordonnance, prise le 9 mai, le juge relève que l’ex-femme d’Hassan Diab a dit qu’il l’avait accompagnée à l’aéroport de Beyrouth le 28 septembre 1980, une date à laquelle le possesseur d’un passeport au nom de Hassan Diab se trouvait déjà en Europe d’après les tampons. Ce passeport est l’une des pièces à charge contre le suspect.

Le juge considère que le témoignage est sujet à caution et mérite d’être vérifié, mais qu’il faut en tenir compte.

L’avocat de Hassan Diab, William Bourdon, a salué des décisions « parfaitement cohérentes par rapport à un dossier dont les charges, modestes dès le départ, se sont très largement amenuisées du fait des dernières auditions ».

« Il n’y a strictement aucun risque de fuite. Il sera présent lors de la prochaine audience devant la cour d’appel », où il risque de se voir signifier son retour en prison, « comme il l’a toujours été devant le juge canadien », a dit l’avocat.