Zlatan Ibrahimovic avant le march PSG-Nantes, en dernière journée de Ligue 1, au Parc des Princes à Paris, samedi 14 mai. Il a annoncé vendredi qu’il allait quitter le PSG à la fin de la saison. | FRANCK FIFE / AFP

Avec son chignon méticuleusement noué et son regard ombrageux, il était cet ogre capable de toutes les outrances, à la fois perçu comme le meilleur ambassadeur du championnat de France de football et, a contrario, comme le révélateur de ses faiblesses. A 34 ans, le buteur suédois Zlatan Ibrahimovic devait faire ses adieux au public du Parc des Princes, samedi 14 mai à 21 heures, lors de la 38e et dernière journée de la saison de la Ligue 1.

Programmé contre Nantes, cet ultime tour de chant du colosse scandinave fait suite à l’annonce, la veille, de son départ du Paris-Saint-Germain. Liés contractuellement jusqu’en juin, le natif de Malmö et les propriétaires qataris de l’équipe de la capitale ont préféré en rester là après quatre ans d’une fructueuse collaboration sur les plans sportif et commercial. En quête d’un nouveau point de chute après l’Euro 2016, « Ibra » devrait intégrer le staff du PSG au terme de sa carrière. Tel est le vœu de la direction du club.

Adulé pour ses gestes acrobatiques et exécré pour ses foucades

Autant adulé pour ses gestes acrobatiques qu’exécré pour ses foucades, Zlatan laissera dans l’Hexagone du foot l’empreinte d’une icône clivante, obnubilée par la mise en scène de sa propre légende. Meilleur canonnier de l’histoire du PSG (152 banderilles en 178 matchs toutes compétitions confondues), la fine gâchette tentera d’ailleurs, pour sa « der » au Parc, de battre le record de l’Argentin Carlos Bianchi, auteur de 37 buts lors de la saison 1977-1978.

Figure de proue du projet mis en place au PSG par Qatar Sports Investments depuis 2011, Ibrahimovic a su incarner la métamorphose du club, devenu une machine à remporter des titres sur la scène domestique. Son règne correspond à une ère de démesure et d’éclat permanent. Sacré champion de France à quatre reprises, le Suédois tâchera de glaner un douzième trophée avec sa formation, le 21 mai, en finale de la Coupe de France contre l’Olympique de Marseille.

Le départ de l’artificier, qui émargeait à 20 millions d’euros en 2015, est toutefois loin de déclencher des effusions lacrymales dans les travées du Parc. Car la parenthèse Ibra est aussi celle de la stagnation du PSG version qatari sur l’échiquier européen, éliminé à quatre reprises en quarts de finale de la Ligue des champions depuis 2013.

Les réflexes mutins et l’égocentrisme de la star, peu respectueuse du passé du club, ont par ailleurs alimenté sa légende noire en France. Sa saillie sur ce « pays de merde » et ses remontrances envers les journalistes et ses coéquipiers ont aussi nourri sa réputation sulfureuse. « Je suis venu comme un roi, je pars comme une légende », a écrit, en guise de message d’adieu, la diva sur son compte Twitter. Du Zlatan tout craché.