A proximité de Fort McMurray, dans la province canadienne de l’Alberta, le 7 mai 2016. | MARK BLINCH / REUTERS

Les feux de forêt de l’Alberta, dans l’ouest du Canada, ont continué leur avancée infernale mardi 17 mai, forçant les autorités à procéder à de nouvelles évacuations dans la région de Fort McMurray. Au total, environ 8 000 personnes ont reçu l’ordre de quitter les installations pétrolières et leurs bases de vie, d’immenses villages de logements préfabriqués, face à la progression des flammes.

Deux semaines après l’évacuation en quelques heures de Fort McMurray, le nouvel avis est tombé lundi un peu avant 22 heures, heure locale, pour une zone s’étendant sur 50 km au nord, soit au cœur des sables pétrolifères. Une base de vie de 665 logements où sont hébergés les travailleurs des compagnies pétrolières a été entièrement brûlée dans la journée.

Dans son dernier bulletin, mardi, le service des incendies de l’Alberta a fait état de 19 feux actifs (il y en avait 15 lundi) dans toute la province, dont quatre totalement hors de contrôle, combattus par près de 2 000 pompiers. Le plus impressionnant par sa violence et la rapidité de sa progression reste celui de Fort McMurray, où plus de la moitié des effectifs de pompiers se relaient pour, au mieux, le contenir à l’écart des bâtiments et des sites pétroliers. Ce feu gigantesque, qui a dévasté près de 2 900 kilomètres carrés de forêts, est alimenté par le temps chaud et sec et des vents soufflant jusqu’à 40 km/h.

Interruption de l’activité tout juste relancée

Près de 100 000 personnes ont quitté Fort McMurray et les bourgades alentour, et la grande majorité des employés des compagnies pétrolières n’avaient pas réintégré les bases de vie avant la tombée du nouvel ordre d’évacuation, lundi. Suncor, premier pétrolier canadien, a procédé lundi à l’arrêt de son exploitation qui avait à peine été relancée. Les flammes viennent une nouvelle fois menacer les sites d’exploitation pétrolière.

L’aggravation de la situation autour de Fort McMurray a des conséquences significatives sur l’activité économique. Selon les prévisions du Conference Board, un think tank canadien spécialisé dans la recherche et l’analyse économique, la production de pétrole a été réduite de 1,2 million de barils par jour en moyenne, privant le PIB de la province de 1 milliard de dollars.