L’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH) a annoncé vendredi 6 mai que les forces de sécurité du régime ont donné l’assaut à la prison de la ville de Hama (au centre du pays), théâtre d’une mutinerie depuis lundi après l’annonce du transfèrement de cinq condamnés à mort vers la prison de Sednaya, au nord de Damas.

« Elles ont tiré des grenades lacrymogènes à l’intérieur de la prison, après avoir arrêté des proches de détenus qui s’étaient rassemblés autour du bâtiment, inquiets du sort des prisonniers », a précisé l’organisation sise à Londres.

Les bâtiments sont depuis lundi contrôlés par les 875 détenus politiques, dont 40 condamnés à mort, qui y sont enfermés (sur un total de plus de 1 200 prisonniers).

Crainte d’un massacre

Le Haut Comité des négociations (HCN), réunissant les principaux groupes rebelles et de l’opposition, avait appelé tôt vendredi les organisations internationales « à intervenir pour empêcher un massacre imminent » des détenus dans la prison. Le HCN a aussi exhorté la communauté internationale à « assumer ses responsabilités et empêcher des représailles du régime à l’encontre des détenus ».

Le Quai d’Orsay a appelé les alliés de Damas à faire pression « pour éviter un nouveau massacre en Syrie ».

Une précédente tentative de révolte avait eu lieu en août ; les résidents s’étaient soulevés pour protester contre leurs conditions de détention et la sévérité des peines, les vexations, la brutalité et les humiliations qu’ils subissent. Mais la révolte avait été contenue et les détenus n’étaient pas parvenus à prendre le contrôle de la prison, comme c’est le cas aujourd’hui.