Myriam El Khomi et Manuel Valls, sur les bancs de l’Assemblée nationale, le 10 mai. | CHARLES PLATIAU / REUTERS

Au lendemain de la décision du premier ministre Manuel Valls de recourir à l’alinéa 3 de l’article 49 de la Constitution pour adopter sans vote de la réforme du code du travail, Myriam El Khomri, la ministre du travail, chargée du texte, s’est défendue mercredi 11 mai de tout passage en force. « Si le gouvernement avait renoncé à cause de 10 % de députés socialistes, c’est ça qui n’aurait pas été démocratique », a affirmé Mme El Khomri sur France Info.

« Nous avons été dans un dialogue, avec des compromis décidés avec les organisations syndicales », a-t-elle plaidé. Mme El Khomri a plusieurs fois insisté sur les « 10 % de députés » qui s’opposent au projet de réforme du code du travail. « Si j’avais cru une seule seconde que cette loi était une loi de régression pour les salariés, je ne l’aurais jamais portée », a affirmé la ministre.

Interrogée sur le risque de censure de l’article 49-3, Mme El Khomri a jugé « inconcevable » que les députés socialistes puissent « dérouler le tapis rouge à la droite ». Le risque pour le gouvernement que la motion de censure déposée par l’opposition recueille le vote des 288 députés nécessaire pour censurer l’article 49-3 est en effet assez faible. Pour une bonne partie des socialistes, « frondeurs » ou non, voter un tel texte reste en effet un pas difficile à franchir.