Cette semaine, nous invitons nos lecteurs à (re)découvrir la plongée de plusieurs mois d’un journaliste au cœur d’une cellule djihadiste française, « les soldats d’Allah », le parcours du légendaire violoniste Yehudi Menuhin ; et le duo de choc constitué autour de la mode par Mademoiselle Agnès et Loïc Prigent.

Au cœur d’une cellule djihadiste française

Les primes de Spécial Investigation : "Soldats d'Allah"
Durée : 00:31

Sven Mary, l’avocat belge de Salah Abdeslam, qui a comparé l’intelligence de l’unique survivant du commando des attaques de Paris de novembre 2015 à celle d’un « cendrier vide », n’a pas dû être surpris s’il a regardé Soldats d’Allah. Une plongée d’une heure et demie au cœur d’une cellule djihadiste française, proposée par le magazine « Spécial investigations ».

Pendant plusieurs mois, un journaliste – Saïd Ramzy, un pseudonyme – a infiltré en caméra cachée un groupe de radicaux désirant commettre un attentat au nom de l’organisation Etat islamique. Il est même devenu un des intimes de leur émir, un jeune de Châteauroux. Même si la méthode consistant à infiltrer une cellule djihadiste peut être discutable, Saïd Ramzy met au jour les méthodes et la dangerosité des « soldats d’Allah », dont la foi est un assemblage de bric et de broc ingurgité sur Internet.

« Il faut frapper une base militaire. » « Quand ils mangent, ils sont tous alignés… Ta-ta-ta-ta-ta ! » « Viens, frère, on va au paradis. Nos femmes nous y attendent. » Peu de religion dans les discussions de la cellule au-delà de formules à l’emporte-pièce et d’un prêchi-prêcha binaire qui réduit le monde extérieur aux « mécréants ».

Un coup de filet de la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) mettra fin en janvier aux projets de cette équipe d’apprentis djihadistes dont le plus vieux n’a pas 25 ans : des jeunes Français musulmans, dont un converti, la plupart fichés S (pour « atteinte à la sûreté de l’Etat »). Madjid Zerrouky

Soldats d’Allah, de Marc Armone et Saïd Ramzy (Fr., 2016, 90 min). A voir en replay sur Canal+ à la demande.

Yehudi Menuhin, sa vie, son œuvre

Yehudi Menuhin, The Violin of the Century
Durée : 02:43

Le Violon du siècle, documentaire que Bruno Monsaingeon avait consacré en 1994 à Yehudi Menuhin (1916-1999), est constitué pour l’essentiel d’un long entretien avec le violoniste, filmé dans sa maison d’été sur une île grecque, et d’archives anciennes. Certaines d’entre elles, dont le film d’un concert donné pour l’armée américaine pendant la seconde guerre mondiale, semblent être une découverte pour le vieux violoniste – mais encore en excellente forme : on le voit faire le poirier sur sa terrasse. Il se critique, plutôt favorablement, mais avec une jolie lucidité qui fait fi de la fausse modestie. Car Menuhin fut un enfant prodige, un génie célébré partout dans le monde. II aura, à 16 ans, enregistré le Concerto pour violon d’Edward Elgar sous la direction du vieux compositeur, taquiné le raga avec Ravi Shankar, été l’élève chéri de Georges Enesco, créé la Sonate pour violon seul, de Bela Bartok… Parmi les beaux moments de ce film, l’évocation émue de sa sœur, la pianiste Hephzibah Menuhin (1920-1981), si douée, avec qui il avait formé un beau duo, mais intermittent car Hephzibah s’était donnée comme première cause la défense de droits de l’homme, avant celle de la musique. Renaud Machart

Le Violon du siècle, de Bruno Monsaingeon (FR, 1994, 115 min.) Disponible sur Arte +7 jusqu’au 8 mai

Parler de mode peut être hilarant et grivois

Qu’on aime la mode ou qu’on s’en moque, le rituel « Habillé(e)s pour… », présenté par l’inénarrable Mademoiselle Agnès – madame mode sur Canal + depuis… toujours –, réalisé et commenté en voix off par Loïc Prigent, est un must hilarant, jamais avare de gros mots et de grivoiseries. A l’affût de la marque qui monte – cette saison, c’est la sobrement dénommée Vêtements qui est mise en exergue –, du streetwear branché mais aussi du haut de gamme signé Chanel ou Saint Laurent, la caméra et le museau fureteur du duo foldingue vont fouiner, parfois là où il ne faudrait pas. Le tout en mettant un point d’honneur à très sérieusement ne pas se prendre au sérieux. Cette fois-ci, plus de rubrique « Signé Anna », mais, à la place, un entretien avec Anna Wintour (la redoutable patronne de Vogue) elle-même. On pourra toujours glousser sans fin en se repassant la séquence « La Femme Loewe » par une Mademoiselle Agnès déjantée, fashionista au bord de la crise de nerfs, entre Frida Kahlo et Pedro Almodovar. R. Ma.

Habillé(e)s pour l’hiver 2016-2017, de Loïc Prigent (FR., 2016, 52 min.), sur Canal + à la demande.

Musique du monde sur « Néo Géo »

Naïssam Jalal et Amazigh Kateb en duo dans le Salon de Musique de Nova | Nova

A l’occasion du festival La Voix est libre, qui se tient jusqu’au 21 mai, Naïssam Jalal et Amazigh Kateb étaient invités dans « Néo Géo » sur Radio Nova. Aux côtés de Blaise Merlin, le directeur du festival, le joueur de guembri et la joueuse de flûte traversière reviennent sur leur parcours de musiciens hors norme, aux influences égyptiennes et syriennes.

Place à la musique ! Les deux artistes interprètent en live et en avant-première des parties de leur concert en septet qu’ils présenteront le 21 à La Voix est libre, Hors les murs, une musique au carrefour des rayonnements berbères, kabyles et gnawis.

En seconde partie d’émission, Bintou Simpore rend un hommage musical au père congolais de la rumba rock, Papa Wemba, qui s’est éteint le 24 avril, à travers une sélection d’une heure de ses plus grands succès, notamment  Maria Valencia,  Fa Fa FaLa vie est belle. Jérémie Vaudaux

« Néo Géo » : Bonjour Naïssam Jalal & Amazigh Kateb. Au revoir Papa Wemba, de Bintou Simpore. A écouter sur le site de Radio Nova