Christine Lagarde, Aurélie Filippetti, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Nathalie Kosciusko-Morizet et Cécile Duflot | AFP/Reuters

« Nous ne nous tairons plus », lancent dix-sept anciennes ministres, de gauche comme de droite, dans un appel publié dimanche 15 mai dans Le Journal du Dimanche où elles annoncent qu’elles dénonceront désormais « systématiquement toutes les remarques sexistes, les gestes déplacés, les comportements inappropriés ».

Quelques jours après les accusations de harcèlement visant le député écologiste Denis Baupin, ces anciennes ministres, dont Roselyne Bachelot, Cécile Duflot, Aurélie Filippetti et Nathalie Kosciusko-Morizet, écrivent :

« Comme toutes les femmes qui ont accédé à des milieux auparavant exclusivement masculins, nous avons eu à subir et à lutter contre le sexisme. Ce n’est pas aux femmes à s’adapter à ces milieux, ce sont les comportements de certains hommes qui doivent changer. »

« Ce fléau n’est pas propre à notre univers, loin de là, mais le monde politique a un devoir d’exemplarité », ajoutent-elles en soulignant que « cela concerne tous les partis, tous les niveaux de pouvoir ».

« L’immunité, c’est fini »

« Cela suffit. L’immunité, c’est fini. Nous ne nous tairons plus », continuent les signataires, parmi lesquelles figurent la communiste Michèle Demessine, la présidente Les Républicains de la région Ile-de-France Valérie Pécresse, la socialiste Élisabeth Guigou, l’écologiste Dominique Voynet ou encore la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde :

« Nous encourageons toutes les victimes de harcèlement sexuel et d’agressions sexuelles à parler et à porter plainte. Nous demandons à nos partis et à nos groupes politiques de vérifier si de tels actes ont été commis et, si tel a été le cas, d’aider les victimes à faire éclater la vérité. »

« Aujourd’hui, l’arsenal judiciaire existe mais les lois ne sont pas suffisamment appliquées, déplorent les signataires. Le code du travail protège la salariée mais il n’est pas respecté. Peu de femmes portent plainte et très peu de plaintes débouchent sur des condamnations ».

« Plusieurs pistes doivent être étudiées », assurent-elles, en citant notamment l’« allongement des délais de prescription en matière d’agression sexuelle, la possibilité pour les associations compétentes de porter plainte en lieu et place des victimes, la fin de la correctionnalisation des viols », ou bien encore l’« instruction donnée aux parquets de poursuivre systématiquement en cas de harcèlement ».

L’appel est signé par Roselyne Bachelot, Michelle Demessine, Cécile Duflot, Elisabeth Guigou, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno, Nathalie Kosciusko-Morizet, Christine Lagarde, Marylise Lebranchu, Corinne Lepage, Monique Pelletier, Fleur Pellerin, Valérie Pécresse, Yvette Roudy, Catherine Trautmann, Dominique Voynet, Rama Yade.