Frédéric Oudéa, directeur général de la Société générale, le 11 mai. | THOMAS SAMSON / AFP

Le directeur de la Société générale, Frédéric Oudéa, a réfuté, mercredi 11 mai, les accusations selon lesquelles sa banque a facilité des cas de fraude fiscale à travers le montage de sociétés offshore.

Les « Panama papers » et l’enquête du Monde ont démontré que la Société générale a créé 979 sociétés offshore, immatriculées par le cabinet panaméen Mossack Fonseca. Le siège de la banque française a été perquisitionné en avril dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte par le parquet national financier pour blanchiment de fraudes fiscales aggravées.

« Laisser penser que le groupe Société générale serait au cœur de l’évasion fiscale est une information erronée et injustifiée », a déclaré M. Oudéa devant la commission des finances du Sénat.

76 sociétés extraterritoriales

Insistant notamment sur les procédures mises en place par la banque pour s’assurer de la transparence des sociétés offshore, le directeur général a affirmé que son groupe avait effectué 70 déclarations de soupçons sur de telles sociétés en 2015. A la fin de mars, le nombre de sociétés encore actives et montées avec Mossack Fonseca s’élevait à 66, dont 6 à Panama. S’y ajoutent 9 sociétés montées au Panama par l’intermédiaire d’autres cabinets, a précisé M. Oudéa.

L’audition de mercredi avait été organisée parce que de précédentes déclarations de M. Oudéa devant la commission d’enquête sénatoriale sur l’évasion de capitaux en avril 2012 avaient été contestées par certains élus. Il avait déclaré sous serment que la banque avait fermé ses implantations dans les pays figurant sur la liste grise des paradis fiscaux, ainsi que dans les Etats jugés non coopératifs, comme le Panama.

Le sénateur Eric Bocquet (groupe Communiste, républicain et citoyen), rapporteur de cette commission d’enquête, avait annoncé au début d’avril que son groupe allait saisir le bureau du Sénat au sujet de ces déclarations, en estimant qu’elles pourraient donner lieu à des poursuites pour faux témoignage. Mais mercredi, Philippe Dominati (Les Républicains), le président de cette commission d’enquête, a souligné qu’il ne voyait « rien qui puisse amener le bureau du Sénat à poursuivre, sur cette déclaration, M. Oudéa ».