« Nous allons rester jusqu’au décompte du dernier vote, c’est-à-dire lors de la primaire démocrate de Washington, DC », a déclaré Bernie Sanders à NPR. | Miranda Pederson / AP

Les électeurs républicains et démocrates de Virginie-Occidentale désignent, mardi 10 mai, les délégués qui iront aux conventions de Cleveland (du 18 au 21 juillet) et de Philadelphie (du 25 au 28 juillet). Chaque parti choisira ensuite formellement son candidat à l’élection présidentielle du 8 novembre lors de ces conventions.

Cet Etat du Sud, fortement marqué par la crise économique, est taillé pour une victoire du sénateur du Vermont : les syndicats y sont très forts, la population afro-américaine y est réduite (3,6 % de la population totale) et le taux de pauvreté est élevé, ce qui en fait un public sensible au message du sénateur sur les inégalités économiques.

M. Sanders y fait la course en tête, avec 45 % d’intentions de vote, selon un sondage de Public Policy Polling. De son côté, FiveThirtyEight, le site d’analyse de sondages de Nate Silver, donne à M. Sanders 63 % de chances de remporter cette primaire.

Une balle dans le pied

Mme Clinton peut s’en vouloir de s’être tiré une balle dans le pied, plus tôt dans la campagne. Une gaffe de la candidate est en effet sur toutes les lèvres : en mars, dans l’Ohio, elle a dit au détour d’une phrase sur les énergies renouvelables qu’elle allait mettre « beaucoup de mineurs au chômage ». Malgré des excuses publiques, le 2 mai, les familles de mineurs n’ont pas changé d’opinion.

C’est pourquoi Bernie Sanders voit dans la Virginie-Occidentale et ses 37 délégués une raison supplémentaire de rester dans la course, quelques jours après sa victoire dans l’Indiana, le 3 mai (44 délégués pour lui, 28 pour Mme Clinton) et le caucus du Nebraska lors duquel il a remporté, le 5 mars, quinze délégués, contre dix pour Hillary Clinton. Sur NPR, M. Sanders n’a pas fait mystère de ses intentions :

« Nous allons rester jusqu’au décompte du dernier vote, c’est-à-dire lors de la primaire démocrate de Washington, DC. […] Nous allons nous battre en Virginie-Occidentale, nous y avons une chance de gagner. »

La suite du calendrier des primaires s’annonce favorable pour M. Sanders : la primaire de l’Oregon aura lieu le 17 mai et il devrait la remporter, comme il a remporté la primaire dans l’Etat de Washington. Par contre, il n’est pas donné gagnant dans le Kentucky, qui vote aussi le 17 mai.

Il n’empêche, malgré chacune de ses défaites, Mme Clinton récupère des délégués. Elle en a 2 228, selon l’agence Associated Press, et il ne lui en manque plus que 155 pour décrocher l’investiture du parti. M. Sanders n’a que 1 454 délégués ; il lui en manque 929 pour contrer sa rivale.

La carte du libre-échange

Sans concurrent dans le camp républicain, Donald Trump devrait remporter les 34 délégués désignés dans cet Etat. Lors de sa campagne, il a renvoyé à Barack Obama la responsabilité des difficultés économiques de l’Etat, accusant particulièrement les réglementations environnementales qu’il a mises en place. Dans cet ancien bastion de Bill Clinton, les mines de charbon des Appalaches ferment les unes après les autres.

C’est donc sous l’angle du libre-échange que M. Trump s’est attaqué à Hillary Clinton. Il l’a associée à son mari, l’ex-président Bill Clinton, qui a promulgué l’accord de libre-échange nord-américain (Alena), avec le Mexique et le Canada, en 1994, lequel a provoqué le transfert « d’énormes quantités d’entreprises, surtout industrielles, vers le Mexique ». Qu’importe si le traité a été négocié par le président George H. W. Bush et voté au Congrès avec le soutien d’un nombre plus important de républicains que de démocrates, comme le rappelle The Washington Post.

Le magnat de l’immobilier, qui a 1 068 délégués, devrait également remporter les 36 délégués de la primaire du Nebraska, qui vote le même jour. Il devrait finir la journée avec 70 délégués supplémentaires, mais sans parvenir à franchir la barre des 1 237 délégués nécessaires pour remporter l’investiture républicaine.