Sadiq Khan, membre de l’opposition travailliste, au City Hall, l’hôtel de ville de la capitale, dans la nuit de vendredi à samedi 7 mai. | Kirsty Wigglesworth / AP

« Cette élection ne s’est pas passée sans polémiques, et je suis fier de voir que Londres a choisi aujourd’hui l’espoir plutôt que la peur, l’unité plutôt que la division », a déclaré Sadiq Khan, membre de l’opposition travailliste, au City Hall, l’hôtel de ville de la capitale, dans la nuit de vendredi à samedi 7 mai. Fils d’un immigré pakistanais conducteur d’autobus, M. Khan, 45 ans, a obtenu 1 310 143 voix contre 994 614 voix pour son principal adversaire, le conservateur Zac Goldsmith, fils du milliardaire Jimmy Goldsmith.

En devenant maire de Londres, le député succède au conservateur Boris Johnson et devient le premier maire musulman d’une grande capitale occidentale. Ancien avocat des droits de l’homme, M. Khan a promis, lors de son premier discours après l’annonce officielle de son élection, d’être « le maire de tous les Londoniens ».

« La peur ne nous apporte pas plus de sécurité »

Pendant la campagne, face aux violentes attaques des conservateurs, qui l’ont accusé d’accointance avec les extrémistes islamistes, il s’est dit « déçu » mais a évité la surenchère. Il s’est contenté de rappeler qu’il a toujours dénoncé le radicalisme, a voté pour le mariage homosexuel — ce qui lui a valu des menaces de mort — et a fait campagne pour sauver son pub de quartier.

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« J’espère que nous ne serons plus confrontés à un choix si difficile. La peur ne nous apporte pas plus de sécurité, elle ne nous rend que plus faibles, et la politique de la peur n’est tout simplement pas la bienvenue dans notre ville », a ajouté le nouveau maire.

Sadiq Khan a promis une politique sociale : il veut construire davantage de logements abordables et geler les tarifs des transports pendant quatre ans. Mais il se revendique aussi « pro-business », et s’est engagé à défendre les intérêts de la City, en premier lieu en faisant campagne pour rester dans l’Union européenne.

A ceux qui le voient désormais en position de briguer la tête du Labour et dans la foulée le poste de premier ministre, il affirme ne pas avoir cette ambition. Maire de Londres, « c’est une fin en soi », avait-il affirmé.