Le port de Berbera, au Somaliland. | ZACHARIAS ABUBEKER / AFP

Un accord a finalement été signé pour le développement du port de Berbera entre le gouvernement du Somaliland et le géant de l’industrie portuaire Dubaï Ports World, le 9 mai, à Dubaï, d’après une source somalilandaise. C’est l’un des volets d’un contrat plus global de coopération commerciale avec les Emirats arabes unis.

Les autorités du Somaliland, petit Etat autoproclamé indépendant de son voisin somalien il y a 25 ans, devraient prochainement présenter officiellement les détails de l’accord. Les représentants du gouvernement en charge du dossier étaient injoignables lundi.

L’accord porterait sur la construction d’une extension du port, pour l’heure sous-équipé, sa gestion par Dubaï Ports World et la mise à niveau du « couloir de Berbera ». En l’état, la route reliant le terminal à la frontière éthiopienne ne peut pas supporter le passage de plusieurs centaines de camions.

Si la signature est confirmée, elle mettrait fin à de longues années de négociations entre le Somaliland et des mastodontes de l’industrie portuaire. Parmi eux, le groupe français Bolloré Africa logistics, candidat proclamé à la gestion du port de Berbera depuis des années et longtemps favori.

Un nouveau débouché pour l’Ethiopie

Mais le Somaliland et son président, Ahmed Mohamed Mohamoud, alias Silanyo, ont préféré se tourner vers le Moyen-Orient. Une belle opération pour Dubaï Ports World qui fait son retour dans la Corne de l’Afrique, après avoir été évincé du voisin djiboutien en 2014.

Le contrat intervient peu après que l’Ethiopie et le Somaliland ont signé, le 31 mars, un accord sur l’utilisation du port pour les importations et exportations éthiopiennes. Pour Addis Abeba, Berbera offre un autre accès à la mer, en plus de Djibouti par où transite la majeure partie de son commerce.

Pour le Somaliland, le développement du port est essentiel à son économie et sa survie politique. Alors qu’il s’apprête à célébrer un quart de siècle d’indépendance le 18 mai, le petit Etat de 3,5 millions d’habitants n’a toujours pas été reconnu par la communauté internationale. Le territoire est pourtant épargné par l’instabilité de son voisin du sud et a déjà enregistré trois élections présidentielles démocratiques.

Reste à savoir comment réagiront Djibouti, dont le port n’a pas de concurrent immédiat dans la région, et la Somalie, officiellement toujours tutelle du Somaliland.