Les occupants d’une salle municipale de Rennes, investie depuis le 1er mai par des opposants au projet de loi de réforme du code du travail, ont été délogés tôt vendredi 13 mai par la police. Vers 6 heures, une trentaine de policiers sont rentrés dans la cour du bâtiment, rebaptisé « Maison du peuple », tandis que certains occupants se réfugiaient sur les toits pour tenter de freiner l’évacuation.

Un important dispositif policier tenait les manifestants à distance des rues et de la place proches du lieu occupé, tandis que plusieurs policiers, juchés dans une nacelle suspendue à une grue de chantier, surplombaient la salle et ses occupants sur le toit. Ces derniers communiquaient avec leurs camarades au sol en criant ou à l’aide d’un mégaphone.

Prévenus par un huissier

Le bâtiment, appelé « Salle de la cité », situé dans le centre historique de Rennes, avait été investi à la suite de la manifestation contre la loi travail du 1er mai par un groupe d’étudiants de l’université Rennes-II et d’intermittents du spectacle opposés au projet de loi El Khomri. Cette salle était devenue le cœur à Rennes de la lutte contre le texte.

Après une première convention de mise à disposition passée le 4 mai, dans un souci d’apaisement, par la mairie avec les occupants, pour une semaine et sous certaines conditions, la ville de Rennes avait demandé mercredi à ses occupants de l’évacuer, menaçant d’en appeler à l’Etat si ceux-ci n’obtempéraient pas. Un huissier était passé signifier cette injonction aux occupants jeudi après-midi, après une nouvelle manifestation contre le projet de loi.