Logo du groupe Vinci, à Paris en 2012. | © Charles Platiau / Reuters / Reuters

Le groupement Femern Link Contractors a signé trois contrats d’un total de 3,4 milliards d’euros pour la construction d’un tunnel sous-marin entre l’Allemagne et le Danemark, a annoncé lundi 30 mai le groupe Vinci, qui fait partie du consortium d’entreprises.

Ce tunnel est l’un des plus grands projets d’infrastructure en Europe : de dix-neuf kilomètres de long, ce sera le plus long tunnel immergé routier et ferroviaire au monde. Il reliera la région danoise du Lolland-Falster à la région allemande du Schleswig-Holstein, en passant sous la Baltique.

Relier Copenhague à Hambourg en deux heures et demie

Femern Link Contractors a signé avec le gouvernement danois des contrats pour les trois lots portant sur le tunnel immergé : l’usine de construction des éléments préfabriqués du tunnel, les rampes et ponts d’accès, précise Vinci dans un communiqué.

Le projet doit permettre de relier l’Allemagne au Danemark en dix minutes en voiture et en sept minutes par train, au lieu d’une heure de ferry ou d’un détour de 160 kilomètres par la région danoise du Jutland. Il constituera un lien important entre la Scandinavie et le reste de l’Europe continentale.

« Il sera possible, par exemple, de relier Copenhague à Hambourg en deux heures et demie. Aujourd’hui, le même voyage en train prend quatre heures et demie », affirment les promoteurs du projet. Le montant total de sa construction a été évalué à entre 7 et 8 milliards d’euros.

Le consortium est composé de Vinci Construction Grands Projets, Per Aarsleff Holding, Soletanche Bachy International (une filiale de Vinci), CFE, Wayss und Freytag Ingenieurbau, Max Bögl Stiftung and Co, BAM Infra et BAM International.

Les travaux ne seront pas achevés avant 2027

Les travaux, après l’approbation du Parlement danois en mai, attendent encore des autorisations en Allemagne avant d’être lancés. Il faudra d’abord que diverses procédures judiciaires lancées par des opposants au projet aillent à leur terme, et elles devraient s’étaler sur des années.

En décembre, le ministre des transports danois, Hans-Christian Schmidt, disait au magazine allemand Trans Aktuell compter sur un démarrage des travaux en 2019 au plus tôt. En comptant huit ans et demi de chantier, « on arrive vite à 2027 comme date d’achèvement, mais personne ne sait », soulignait-il.

Le projet est plus populaire au Danemark, pays qui a financé les études préparatoires avec l’aide de l’Union européenne, qu’en Allemagne, où des écologistes ont saisi les tribunaux en invoquant la protection de l’écosystème de l’île de Fehrman, halte pour les oiseaux migrateurs.

En janvier 2015, le gouvernement danois prévoyait un trafic de 3 millions de voitures et 550 000 poids lourds par an. Les premiers utilisateurs devaient être les Danois (à 31 %), devant les Allemands et les Suédois.