Le court Suzanne-Lenglen, le 31 mai. | PASCAL ROSSIGNOL / REUTERS

Deux petites minutes qui font grandement polémique. Mardi 31 mai après-midi, au moment d’interrompre le huitième de finale opposant Novak Djokovic à Roberto Bautista-Agut sur le central de Roland-Garros arrosé par la pluie, l’horloge affichait deux heures et… une minute de jeu. Une durée ayant juste passé le seuil à partir duquel aucun remboursement n’est prévu pour les spectateurs. Les billets sont remboursés intégralement si le temps de jeu ne dépasse pas une heure – ce qui fut le cas pour la journée de lundi, où aucun match n’a pu être disputé – et à hauteur de 50 % si la partie dure entre une et deux heures.

Les détenteurs de billets pour les autres courts (Suzanne-Lenglen, numéro 1 et annexes), où les matchs ont duré entre une heure et une heure et cinquante-neuf minutes, ont donc été avertis qu’ils seraient en partie indemnisés. Ceux du court Philippe-Chatrier, par contre, ont eu la mauvaise surprise d’apprendre que pour eux, il n’en serait rien. Une coïncidence troublante qui n’a pas manqué d’irriter dans les allées de Roland-Garros, où certains pointaient le cynisme des organisateurs, insinuant qu’ils avaient ainsi voulu éviter une deuxième journée blanche financièrement.

2 millions d’euros de manque à gagner

Lundi, Guy Forget, le directeur du tournoi, avait chiffré le manque à gagner d’une journée comme lundi, où tous les matchs furent annulés, à 2 millions d’euros. « Mais c’est quelque chose de secondaire aujourd’hui, parce que nous dégageons des bénéfices suffisants pour les absorber plus tard », s’était-il empressé d’ajouter, rappelant une énième fois la nécessité d’installer un toit.

Mardi soir, l’organisation du tournoi a consenti à faire un – modeste – geste envers les spectateurs : « Bien consciente de la déception de son public, la Fédération française de tennis [FFT] offrira la possibilité aux spectateurs grand public des lundi 30 et mardi 31 mai 2016 d’acheter en priorité des billets sur les mêmes journées en 2017. » Pas sûr que la bonne foi plaidée par la FFT suffise à convaincre et à faire décolérer les plus remontés.