Des habitants de Tshwane, la municipalité qui englobe Pretoria, sont descendus dans la rue pour dénoncer la décision du parti au pouvoir – ici, à Pretoria, le 21 juin. | MUJAHID SAFODIEN / AFP

Des incidents ont éclaté dans la capitale sud-africaine, Pretoria, lundi 20 et mardi 21 juin après l’annonce de la nomination d’un candidat à la mairie pour les municipales d’août. Une vingtaine de véhicules ont été incendiés et des routes bloquées par des pierres et des pneus en feu.

Des habitants de Tshwane, la municipalité qui englobe Pretoria, sont descendus dans la rue pour dénoncer la décision du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC), de parachuter Thoko Didiza comme candidate à la mairie, au lieu de reconduire l’édile sortant, Kgosientso Ramokgopa.

Dix-neuf bus ont été incendiés lundi soir à Mamelodi, le plus grand township de Tshwane, selon le ministère des transports. Mardi, au moins un bus et un camion ont été également brûlés dans le township d’Atteridgeville.

Lors d’une conférence de presse, la ministre de la défense, Nosiviwe Mapisa-Nqakula, a dénoncé, dans des termes forts, ces actes de violence. « Il s’agit de la capitale et nous n’allons pas laisser des anarchistes, des hooligans et des gangsters (...) la transformer en zone d’anarchie », a-t-elle déclaré, ajoutant que pour l’heure l’armée n’avait pas été déployée. La police a toutefois procédé à « plusieurs arrestations » et des suspects seront déférés « peut-être dès mercredi » devant la justice, a-t-elle précisé.

Elections particulièrement serrées

La police a indiqué avoir ouvert une enquête sur une affaire de meurtre et la destruction de biens. Le ministre de la sécurité de l’Etat, David Mahlobo, a confirmé la mort d’une personne. Selon les médias locaux, il s’agit d’un partisan de l’ANC, mortellement blessé par balle dimanche à Pretoria en marge d’une réunion du parti sur la nomination de la candidate contestée.

Le secrétaire général de l’ANC, Gwede Mantashe, a rapidement dédouané son parti, affirmant mardi que les incidents relevaient purement de la « violence » et non de la politique. L’ANC contrôle la vie politique sud-africaine depuis la chute officielle du régime ségrégationniste d’apartheid en 1994. Mais le parti de Nelson Mandela pourrait connaître des déconvenues lors des municipales, alors que le président Jacob Zuma, leader de l’ANC, accumule les déboires.

Selon un sondage réalisé la semaine dernière par Ipsos South Africa, les élections seront particulièrement serrées dans plusieurs grandes métropoles du pays. Dans cette étude d’opinion, le principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, qui détient déjà la ville du Cap, devance l’ANC à Port Elizabeth (sud-est) et à Pretoria, et talonne le parti au pouvoir à Johannesburg.