Bac 2015 | FREDERICK FLORIN / AFP

Les résultats d’admission dans le supérieur tombent ce mercredi 8 juin à 14 heures sur le site Admission post-bac (APB 2016). Si vous avez obtenu une réponse favorable à un vœu qui vous convient toujours, vous n’avez qu’à dire « oui » d’ici au 13 juin, et passer votre chemin. Pour tous les autres, les jours et semaines à venir s’annoncent cruciales. Et ce n’est pas parce que vous serez en plein bac qu’il faudra oublier les démarches à entreprendre, sur APB et ailleurs. Pas de panique : Le Monde. fr Campus met à jour cet article publié l’an dernier, avec l’aide d’une conseillère d’éducation, qui vous indique toutes les options qui restent à votre disposition pour trouver la formation qui vous convient le mieux pour la rentrée prochaine.

1. Attendre que des places se libèrent

Pour tous ceux qui sont placés sur liste d’attente, tout n’est pas perdu. Il est possible de recevoir de nouvelles propositions d’affectation lors de la 2e vague (du 23 au 28 juin) et de la 3e vague d’admission (du 14 au 19 juillet) sur APB. Lors de la session 2014 d’APB : 94 % des élèves avaient reçu une proposition correspondant à un de leurs cinq premiers vœux à l’issue des trois phases d’admission.

Des formations très sélectives peuvent avoir des places vacantes après les résultats des concours des IEP, qui tomberont cette année le 23 juin pour Sciences Po Paris et le 29 juin pour les IEP du concours commun.

Les situations se débloquent surtout après la seconde vague d’admission, rappelle Joanna Kaczynska, conseillère d’orientation psychologue au centre d’information et d’orientation Médiacom de Paris : « Ceux qui échoueront au bac devront redoubler. De nombreuses places se libéreront donc à partir de l’annonce des résultats, le 5 juillet. »

2. Attendre la procédure complémentaire

La procédure complémentaire, ouverte du 24 juin au 9 septembre, est la seule piste pour les élèves n’ayant reçu aucune réponse positive ou satisfaisante, ou qui n’auraient pas respecté les délais d’inscription et de réponse lors des précédentes phases. À savoir : si vous démissionnez d’une formation sélective qui vous avait accepté, vous ne serez autorisé à briguer qu’une filière non sélective lors de la procédure complémentaire.

La procédure complémentaire donne accès à toutes les formations qui n’ont pas fait le plein, ce qui, bien entendu, n’est pas le cas de toutes. Des places se libèrent chaque jour, et sont rapidement prises d’assaut. « Il faut être très réactif pour pouvoir candidater au bon moment » conseille Joanna Kaczynska. Quitte à se connecter plusieurs fois par jour sur le portail APB. « Pour les filières sélectives, les demandes sont examinées en détail mais votre réactivité demeure primordiale » ajoute la conseillère d’orientation.

Les résultats des concours des IEP jouent aussi beaucoup pour cette voie d’admission à la fin du mois de juin. Joanna Kaczynska note quelques tendances ces dernières années : « Les places vacantes ne concernent presque jamais les DUT et les BTS, encore moins à Paris. Les formations qui se libèrent sont généralement dans des établissements privés. » Tout dépend de l’offre et de la demande dans la formation visée : « On peut noter quelques places vacantes dans les classes préparatoires physique-chimie sciences de l’ingénieur (PCSI) ou en écoles d’ingénieur publiques, mais très peu en prépas aux écoles de commerce. Cela s’explique par la désaffection pour le scientifique ces dernières années. »

3. Le dispositif « meilleurs bacheliers »

Ceux qui n’ont pas obtenu leur premier choix de filière sélective sur APB et ceux qui avaient sélectionné en premier vœu une filière non sélective (quelle que soit la réponse obtenue) pourront bénéficier du dispositif dédié aux « meilleurs bacheliers ». Les conditions : faire partie des 10 % d’élèves qui obtiendront les meilleurs résultats au bac de leur série dans leur lycée (qu’il s’agisse d’un bac général, technologique ou professionnel), ne pas avoir obtenu de proposition d’admission sur son vœu APB numéro 1, ni une proposition d’admission sur une formation sélective.

Pour en bénéficier, le lycéen ne peut que bien réviser son bac pour être dans le peloton de tête de son établissement. C’est le rectorat qui le contactera si c’est le cas. Plus de 15 000 élèves ont été recontactés l’an passé via cette procédure, mais seuls 1 500 ont accepté une nouvelle offre d’affectation. Outre les DUT, BTS, classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) accessibles l’an dernier, les instituts d’études politiques de province (IEP), quelques écoles d’ingénieurs (réseau INSA, Polytech), et des écoles de commerce post-bac proposeront des places.

Joanna Kaczynska ne considère néanmoins pas cette procédure comme une véritable stratégie à privilégier en cas de déception sur APB : « On en parle aux élèves, mais c’est très incertain puisque cela dépend des résultats du bac. Et comme les choix APB ne peuvent plus être modifiés après le 30 mai, on peut juste conseiller aux lycéens de ne pas se censurer dans leurs vœux en amont. »

4. S’inscrire dans un établissement qui ne figure pas sur le portail APB

Autre solution : envisager une formation dont l’admission ne dépend pas de la procédure APB. Certaines sont encore ouvertes aux inscriptions, mais toutes ne se valent pas. « Ce n’est jamais une voie que l’on conseille en premier lieu. Ce sont souvent les familles qui évoquent le sujet » explique la conseillère d’orientation. Le coût peut être un frein, car ces formations sont souvent privées. C’est notamment le cas pour certaines écoles de commerce.

L’orientation vers ces établissements doit être déterminée au cas par cas. En fonction des moyens financiers des parents, mais aussi des réseaux professionnels dont leurs enfants peuvent bénéficier pour compenser un diplôme d’une école peu compétitive : « C’est très dangereux pour ceux qui n’ont que très peu de contacts de s’engager dans de telles écoles » met en garde Joanna Kaczynska. Même chose à l’étranger où des universités peu reconnues acceptent des étudiants français au dernier moment : « La formation ne se fera pas forcément dans de bonnes conditions » prévient la conseillère d’orientation.

5. Mûrir son projet professionnel autrement

Partir à l’étranger n’est pas pour autant une alternative à proscrire. Pas forcément pour faire des études, mais surtout pour apprendre à être autonome, explique Joanna Kaczynska : « Souvent en sortant du bac on manque de maturité, donc s’extraire de son cocon familial et être confronté à un nouvel environnement peut faire beaucoup avancer. » L’expatriation permet aussi d’ajouter une ou plusieurs langues sur son CV et de faire valoir une expérience d’ouverture originale. Mais attention pour débuter des études supérieures en France à votre retour, il faudra s’inscrire sur APB, qui accordera la priorité aux élèves passant le bac la même année.