L’université la Sorbonne, à Paris. | marsupilami92 / CC BY 2.0

Les résultats d’admission post-bac ne traduisent pas que le choix mûri d’un futur étudiant concernant son orientation. Ils sont aussi le fruit d’une détermination sociologique dont le lycée d’origine, la situation familiale et la situation géographique de l’élève sont autant de facteurs clés. C’est ce que révèle une étude de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) menée sur les 23 700 lycéens scolarisés dans l’académie de Toulouse et ayant postulé sur la plateforme APB en 2014.

Origine sociale déterminante

Ainsi, à dossiers équivalents, les élèves issus de milieux dits « aisés » (de 60 000 à 100 000 euros de revenus fiscaux) osent davantage les filières de prestige. La probabilité est de six points plus élevée pour eux de se porter candidat à une classe préparatoire (CPGE), voie royale vers les grandes écoles et les professions les plus rémunératrices. Subissant moins de pression financière, ils auront également moins de difficultés à sortir de leur académie pour poursuivre leurs études.

A contrario, les enfants catégorisés par l’étude comme issus de familles percevant de faibles revenus (moins de 10 000 euros) se tournent plus spontanément vers l’université et privilégient des lieux d’études proches du domicile familial.

Les choix d’orientation sont aussi déterminés par la position sociale des parents. Le futur étudiant cherchant à se calquer sur le modèle familial. Si deux élèves obtiennent les mêmes résultats scolaires, celui issu d’une famille considérée comme « très favorisée » par l’étude se dirigent plus spontanément vers les CPGE et les écoles d’ingénieurs.

32 % des terminales professionnelles sans affectation

Sans surprises, les filières et les résultats scolaires des élèves sont également des facteurs clé de l’orientation sur la plateforme APB. Ainsi, 73 % des inscrits en filières générales envisagent des études longues, tandis que 83 % des élèves des filières professionnelles et technologiques privilégient les études courtes comme les instituts universitaires de technologie (IUT) ou les sections de technicien supérieur (STS).

Au sein des filières générales, 70 % des terminales littéraires demandent en premier vœu une inscription en université, pour seulement la moitié des S et des ES. Les classes préparatoires, la première année commune aux études de santé (Paces) et les écoles d’ingénieur sont massivement plébiscitées par les élèves de terminale scientifique.

Le lycée du futur étudiant va également avoir un impact sur ses choix. Un élève issu d’un lycée considéré par l’Insee comme « favorisé » va ainsi s’orienter plus facilement en CPGE. Ce résultat est d’autant plus probant si le lycée accueille une CPGE.

Enfin, à l’issue de la procédure, 60 % des élèves de l’académie de Toulouse obtiennent leur premier choix, tandis qu’un lycéen sur dix en filière générale se retrouve sans affectation pour la rentrée suivante contre 32 % des terminales professionnelles.

Des orientations post-bac hors APB peuvent néanmoins être proposées aux élèves sans affectation, notamment dans les formations sociales et paramédicales.