Le ministère des affaires étrangères allemand a invité les parlementaires originaires de Turquie à ne pas s’y rendre pour des raisons de sécurité, écrit samedi l’hebdomadaire Der Speigel.

Après l’adoption jeudi au Bundestag d’une résolution qualifiant de « génocide » le massacre de 1,5 million d’Arméniens par les forces ottomanes en 1915, le président turc Recep Tayyip Erdogan a taxé les 11 élus d’origine turque qui ont voté en faveur du texte de terrorisme et a affirmé que du « sang corrompu » coulait dans leurs veines. Cem Özdemir, coprésident des Verts au Bundestag, a par ailleurs fait l’objet de menaces de mort.

Selon Der Speigel, le ministère des affaires étrangères en est arrivé à la conclusion que la sécurité des élus ne pouvait être garantie en Turquie.

« C’est épouvantable de savoir qu’il n’est pas possible d’aller là-bas », déplore Aydan Özouz, commissaire allemande à l’Intégration, dans les colonnes du magazine. Interrogé sur cet article, le ministère n’a pas réagi.

Le Frankfurt Allgemeine Sonntagszeitung annonce quant à lui que les 11 députés seront placés sous protection policière pour leurs activités professionnelles et privées.

« Les menaces à l’encontre de parlementaires d’origine turque sont inacceptables. Nous allons évidemment ajuster les mesures de sécurité si nécessaire », a déclaré le ministre de l’intérieur Thomas de Maizière, cité par le journal.