Inondations chez le maraîcher Nicolas Martin à Freneuse, le 5 juin. | JEAN-FRANCOIS MONIER / AFP

En première ligne parmi les victimes des récentes inondations, les agriculteurs exhortent l’Etat à déclarer l’état de calamité agricole pour bénéficier du fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA), chargé de compenser les pertes sur des cultures pour lesquelles ils ne sont souvent pas assurés.

« Il faut que le plan calamité agricole soit déclenché rapidement car les assurances inondation pour notre profession, ça n’existe pas », a expliqué Jean-Jacques Rouchaussé, président de  Légumes de France. Pour les maraîchers, c’est « la pire saison » pour un tel sinistre car ils ont une récolte en terre et sont en train de semer ou planter les récoltes de l’été et de l’automne.

L’état de calamité agricole nécessite un arrêté du ministère de l’agriculture. Le ministère de l’agriculture a assuré lundi dans un communiqué qu’il avait demandé aux directions départementales des territoires de se mobiliser pour fournir une évaluation des dégâts le plus rapidement possible, qui permettra d’activer le FNGRA.

Dans un communiqué, le ministre de l’agriculture, Stéphane Le Foll, a réagi :

« Bien qu’il ne soit pas encore possible d’établir un bilan précis des dégâts subis par les agriculteurs, il n’y (a) pas de doute sur la réalité de l’importance des dégâts matériels ainsi que des pertes de récoltes ou des pertes de fonds, dans les secteurs des grandes cultures, de l’élevage, de l’arboriculture et du maraîchage. »

Un point de situation sera notamment réalisé lors du comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) du 15 juin, afin d’établir un calendrier adapté permettant le versement rapide des premiers acomptes.

Les céréaliers non concernés

Le FNGRA, abondé par la taxe incendie/tempête versée par les assureurs et à 50 % par l’Etat, permet ensuite d’indemniser les agriculteurs confrontés à des pertes de récolte ou de fonds de plus de 30 % suite aux intempéries.

Concernant l’élevage, pour en bénéficier « il faut vraiment être spécialisé dans l’élevage, toutes les polycultures (élevage et céréale) n’arrivent pas à ce plafond en général et ne peuvent pas être éligibles au fonds », explique le président de la Fédération nationale bovine, Jean-Pierre Fleury.

Ce fonds ne bénéficiera pas non plus aux céréaliers, qui sont censés assurer eux-mêmes leurs récoltes. Pour les producteurs de grandes cultures qui prennent des assurances individuelles, les remboursements ne « se déclenchent que quand ils ont perdu au moins 30 % de leur récolte, or on n’y est pas encore », indique Arnaud Rousseau, président de la FDSEA (Fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles) Seine-et-Marne.

Les vignobles, a priori, n’ont pas été touchés par les inondations mais ont beaucoup souffert de la grêle et/ou du gel quinze jours avant et espèrent aussi un déclenchement du plan calamité agricole, selon Jérôme Despey, viticulteur et président du Conseil Vins de FranceAgriMer.