Bart Migom. | D.R.

Ce 22 mars au matin, c’est le cœur rempli de joie que Bart Migom s’est rendu à l’aéroport de Bruxelles-National. A 10 h 30, il devait décoller pour Atlanta, aux Etats-Unis, afin d’y retrouver sa petite amie, Emily Eisenman, originaire d’Athens, dans l’Etat de Géorgie. Le couple s’était rencontré cinq mois plus tôt à l’occasion d’un stage sportif.

Très pieux tous les deux, ils partageaient une grande complicité et vivaient dans l’attente de se revoir. Ils avaient inondé les réseaux sociaux de photos montrant leur bonheur d’être ensemble. « Il parlait tout le temps de toi. C’étaient Jésus et Emily, les amours de sa vie », témoigne une des tantes de Bart dans un message adressé à sa girlfriend américaine.

Juste avant de se rendre à l’aéroport, le jeune homme avait pris le temps de téléphoner à celle qu’il surnommait sa « Georgia Peach » – comme on appelle volontiers les jolies filles dans cet Etat du Sud américain – pour lui dire qu’il l’aimait. Ce sont les derniers mots qu’Emily aura entendus de sa part. Il lui avait promis d’envoyer une photo de sa carte d’embarquement. Il n’en a pas eu le temps : deux bombes ont dévasté le hall de l’aéroport.

« Un garçon qui amenait la paix »

Très affectés par la disparition de leur fils, les parents de Bart, avec qui il vivait en compagnie de ses deux frères et de sa sœur, n’ont pas souhaité témoigner, mais ils ont accepté l’idée qu’un portrait lui soit consacré.

Etudiant en deuxième année de marketing à la Haute Ecole West-Vlaanderen (Howest, en abrégé), à Bruges, Bart Migom affichait sur les réseaux sociaux sa passion pour le monde de l’entreprise, les voyages et le sport. Sur le campus, son grand gabarit ne passait pas inaperçu. Féru de musculation, il cachait pourtant sous sa carrure d’athlète une grande sensibilité. « Un ours avec un cœur d’or », commente un de ses amis sur Facebook. Bart était très apprécié pour son caractère. « Un garçon tranquille qui aimait aussi faire des blagues. Un garçon gentil qui avait un bon contact avec tout le monde, qui amenait la paix. Quelqu’un qui rassemblait les gens, un vrai ami », a confié un proche au magazine flamand Knack, à l’occasion des funérailles du jeune homme.

C’était aussi un passionné de musique. Il jouait de la guitare et écoutait une grande variété d’artistes : les légendaires Bob Dylan, Cat Stevens et Leonard Cohen, mais aussi des groupes plus récents comme les Red Hot Chili Peppers, White Stripes ou encore Alt-J.

Le jour de ses obsèques, dans sa ville natale de Dixmude, en Flandre-Occidentale, ce sont des centaines de personnes qui sont venues lui rendre un dernier hommage. Parmi elles, les membres de sa grande famille, ses amis, des camarades de cours et des professeurs. Une foule si nombreuse qu’une partie de l’assemblée a suivi la cérémonie religieuse sur un écran géant installé sur un parking.

Lisa Saoul (« La Libre Belgique »)

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