Doc Gyneco, à Paris, le 5 avril 2016. | MARTIN BUREAU / AFP

C’était Doc Gynéco qu’il fallait envoyer à Verdun. Un vrai rappeur. Pas Black M, un gamin qui a réglé par chanson interposée ses comptes avec son ex-prof d’SVT – « oh nonnnnnn madameuuuh pas d’exposé mercredi on a déjà contrôle d’histoire sur les camps de recentration ». Un formidable morceau intitulé Mme Pavoshko : « Oui, madame Pavoshko, non J’suis pas en prison ou à l’hosto’, non J’fais des hits, madame Pavoshko. »

Black M - Mme Pavoshko
Durée : 05:30

On imagine l’enseignante se reconnaissant des années après, revoyant le jeune Alpha Diallo ruiner pourrir sa sacoche au Tipex : « Diallo j’aurai ta peau, j’appelle le président des anciens combattants. La commémoration des poilus, c’est foutu pour toi ; la vengeance est un plat qui se mange froid. »

Bruno « Gynéco », lui, c’est la France éternelle. Ses parents sont guadeloupéens. Son ex, c’est Christine Angot. Il a soutenu Nicolas Sarkozy en 2007. Le gendre idéal – certes il a tourné avec Marc Dorcel, mais que celui qui n’a jamais regardé de femmes déculottées lui jette la première bière, n’est-ce pas M. Cazeneuve. D’ailleurs lui aussi a eu un portefeuille au sein d’un ministère. Amer. Un autre atout : son duo avec Bernard Tapie. Faire chanter un type « ruiné de chez ruiné », fallait oser. Après avoir usé son flow dans les tranchées du star-système, s’en est suivi pour le Doc une lonnnngue traversée du désert sans même une gourde à ses côtés. Il revient, à 41 piges, poivre et sel et rire dément. Toi, le militaire, le vétéran, témoin de l’Histoire et de ses coups sanglants, à Verdun ou à Sevran : « Viens voir le docteur non n’aie pas peur. »

Doc Gynéco - Viens voir le docteur (Clip officiel)
Durée : 04:04