Dilma Rousseff à Brasilia, le 14 juin. | UESLEI MARCELINO / REUTERS

Dans un entretien avec des médias étrangers dont l’Agence France-Presse (AFP), mardi 14 juin, Dilma Rousseff a confié être favorable à la tenue de nouvelles élections au Brésil. La présidente, actuellement suspendue du pouvoir, explique être en train de négocier un pacte avec des responsables politiques et de la société civile pour parvenir à un accord qui lui permettrait de retrouver sa fonction : « L’unique manière d’interrompre le mandat d’un président est si le peuple brésilien le réclame à travers un plébiscite »

Ecartée de la présidence le 12 mai, Mme Rousseff est en attente de son jugement en destitution par le Sénat pour maquillage de comptes publics. Elle est actuellement remplacée par son ex-vice-président Michel Temer. Très impopulaire dans un contexte de profonde crise économique et de vaste scandale de corruption, elle devrait connaître son jugement mi-août. Si elle est reconnue coupable, elle perdrait son mandat et serait interdite de toute fonction politique pendant huit ans. Pour se sortir de cette situation, elle aura besoin du soutien de 28 des 81 sénateurs.

Eduardo Cunha dans la tourmente

Le même jour, la commission d’éthique du Parlement brésilien a recommandé la destitution du très controversé président de la Chambre des députés, Eduardo Cunha, stratège de l’actuelle suspension du pouvoir de Dilma Rousseff.

Ses membres ont approuvé par 11 voix contre 9 le texte recommandant cette mesure. M. Cunha est accusé d’avoir « menti » à la commission parlementaire d’enquête sur le scandale de corruption au sein de la compagnie pétrolière Petrobras. Il a usé d’incessants artifices pour freiner cette procédure et il ne s’attendait pas à cette décision, souligne la presse locale mardi soir. Le rapport devra désormais être voté en séance plénière de la Chambre des députés, probablement la semaine prochaine, et obtenir la majorité absolue des votes – 257 des 512 députés – pour être validé.

La recommandation de la commission d’éthique intervient une semaine après la demande d’incarcération de l’intéressé faite par le procureur de la République, Rodrigo Janot, auprès du Tribunal suprême fédéral (STF) dans le cadre du dossier Petrobras. M. Cunha avait été suspendu de ses fonctions le 5 mai par la Cour suprême.