Le train Corail Paris-Limoges n° 3657 à Brétigny-sur-Orge, le 12 juillet 2013. Une nouvelle expertise fin avril confirme le défaut de maintenance. | LIONEL BONAVENTURE / AFP

Une nouvelle expertise confirme le défaut de maintenance des voies ferrées ayant conduit à l’accident de Brétigny-sur-Orge (Essonne) en juillet 2013. Selon un rapport complémentaire, que la SNCF avait réclamée aux juges, cet accident n’était pas « imprévisible » : trois des quatre boulons retenant l’éclisse mise en cause s’étaient cassés ou dévissés bien avant la catastrophe.

Le train Corail Paris-Limoges n° 3657 avait déraillé en raison d’une éclisse – sorte de grosse agrafe qui maintient deux rails entre eux – sur laquelle une fissure n’avait pas été détectée lors des tournées de surveillance et dont des boulons s’étaient cassés ou dévissés. L’éclisse avait alors pivoté, provoquant l’accident, qui avait fait sept morts et des dizaines de blessés.

Dégradations antérieures à l’accident

« Les dégradations constatées (ruptures et allongement) sont bien antérieures à la date de l’accident », conclut l’expert dans son rapport de treize pages, remis le 22 avril aux trois juges d’instruction d’Évry.

Le document confirme donc les expertises judiciaires, qui expliquaient la catastrophe par un défaut de maintenance.

Pour sa part, la direction de la SNCF estimait, au contraire, qu’il s’agissait d’un événement « inédit, imprévisible et exceptionnel » et remettait en cause « la qualité » d’un premier rapport rendu en juillet 2014, puis complété en janvier 2016.

Depuis l’ouverture d’une information judiciaire par le parquet, seules deux personnes morales ont été mises en examen, la SNCF et Réseau ferré de France (RFF), toutes deux mises en cause pour homicides et blessures involontaires.

Trois cheminots de la SNCF, chargés de la surveillance des voies au moment du déraillement, ont par ailleurs été placés mi-janvier sous le statut de témoin assisté.