Photo prise le 9 janvier 2016 à la frontière entre le Danemark et l’Allemagne, à Krusaa. | CLAUS FISKER / AFP

Adeptes des référendums sur l’Europe, les Danois se préparent-ils à une nouvelle épreuve dans la foulée de celui sur le « Brexit » au Royaume-Uni ? Selon un récent sondage réalisé pour la radio-télévision publique danoise DR, 42 % des Danois souhaitent un référendum sur la poursuite de l’adhésion danoise à l’UE, ce qui suscite l’espoir au sein de la Liste de l’unité, une formation d’extrême gauche au parlement, la seule à demander une sortie du Danemark de l’Union européenne. Mais le parti est isolé.

Tous les autres mouvements rejettent l’idée d’un tel référendum, alors que les Danois en sont encore à panser les plaies du précédent qui s’est tenu le 3 décembre 2015. Ce jour-là, 53,1 % des Danois avaient alors voté « non » à la levée d’une exemption dont ils bénéficient depuis 1993 en matière de coopération policière et judiciaire au sein de l’UE. Concrètement, le résultat va contraindre le Danemark à négocier avec Bruxelles un accord séparé sur son maintien au sein d’Europol, qu’il devra sinon quitter à la fin de l’année.

« Même amour pour la souveraineté nationale »

« Nous, les Danois, nous nous sentons comme des petits Britanniques, expliquait récemment le professeur Uffe Oster­gaard à la chaîne CBS. Nous nous comprenons et avons le même humour. Et nous partageons le même amour pour la souveraineté nationale. » Raison pour laquelle la plupart d’entre eux souhaitent aussi que le voisin britannique demeure au sein de l’UE. Avec les Pays-Bas, les Danois sont de surcroît aux côtés des Britanniques parmi les principaux défenseurs du libre-échange. Ils perdraient un allié de première importance si le « Brexit » l’emportait. Mais, à la différence des Britanniques, cette défense de la souveraineté ne tourne pas en volonté de quitter l’UE.

Même le très souverainiste parti d’extrême droite DF (Parti populaire danois), qui menait la fronde en faveur du « non » lors du dernier référendum sur la coopération judiciaire et policière, se range derrière la bannière des partis pro-européens. Soutien incontournable du gouvernement minoritaire libéral au parlement, DF admet qu’une forte majorité des Danois souhaite demeurer dans l’UE : d’après un sondage réalisé fin mai dans dix pays européens, 62 % des Danois souhaitaient en effet que le Royaume-Uni demeure dans l’Union européenne.

Cependant, en avril, le président de DF, Kristian Thulesen Dahl, a déclaré qu’après un « non » britannique, le scénario le plus vraisemblable serait un nouveau traité entre le Royaume-Uni et l’UE. Auquel cas, selon DF, le Danemark devrait chercher à obtenir un accord équivalent.