Un partisan du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne distribue des tracts, station Waterloo, à Londres, le 20 juin. | JUSTIN TALLIS / AFP

Les Européens souhaitent certes que le Royaume-Uni reste dans l’Union européenne mais son départ ne serait pas une catastrophe, surtout vu de France. Tel est le principal enseignement d’un sondage rendu public lundi 20 juin par la fondation allemande Bertelsmann.

Réalisé en avril auprès de 10 992 personnes habitant en Allemagne, en France, au Royaume-Uni, en Italie, en Espagne et en Pologne, ce sondage montre que 54 % des Européens habitant sur le continent souhaitent que le Royaume-Uni reste membre de l’Union européenne, 21 % pensent l’inverse et 25 % n’ont pas d’opinion.

Seuls 41 % des Français souhaitent voir le Royaume-Uni rester dans l’UE

Si les réponses des Allemands et des Italiens sont conformes à cette moyenne européenne, les autres pays s’en éloignent assez largement. Seuls 41 % des Français souhaitent voir le Royaume-Uni rester dans l’Union, 25 % le verraient bien partir et 34 % n’ont pas d’opinion. A l’inverse, les Polonais (61 %) et surtout les Espagnols (64 %) sont de fervents partisans du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne.

Dans tous les pays, environ 10 % seulement des habitants pensent qu’un « Brexit » serait bon pour l’Union européenne. Mais en dehors de la Pologne et de l’Allemagne, l’indifférence semble l’emporter : 55 % des Français, 49 % des Italiens et 47 % des Espagnols jugent qu’un Brexit n’aurait pas de conséquence pour l’UE. C’est aussi ce que pensent 48 % des Britanniques.

Les conséquences d’un Brexit

Une grande majorité des Européens (63 % des Polonais et des Allemands, 68 % des Français et des Italiens et 71 % des Espagnols) ne pensent pas que le Brexit aurait des conséquences sur leur propre pays. Néanmoins, 30 % des Polonais et 29 % des Allemands s’inquiètent et pensent qu’il aurait des conséquences négatives sur leur pays, alors qu’ils sont à peine un peu plus de 20 % dans ce cas dans les trois autres pays.

Quant aux Britanniques eux-mêmes, ils sont divisés. Mais 55 % seulement des partisans du Brexit pensent que leur pays irait mieux en cas de divorce, 13 % pensent que ce serait pire et 32 % pensent que cela ne changera pas grand-chose. Assez logiquement, 59 % de ceux qui s’apprêtent à voter pour le maintien du royaume dans l’Union européenne pensent qu’un Brexit aurait des conséquences négatives pour le pays. 11 % pensent qu’il pourrait aller mieux et 30 % ne prévoient pas de changement.

48 % des Français préféreraient une sortie de leur pays de l’Union européenne

Le Brexit donnerait-il des idées aux autres pays ? Interrogés pour savoir s’ils souhaitent que leur propre pays reste ou non dans l’UE, une majorité d’Européens répond par l’affirmative. Mais cette majorité est très variable : seuls 52 % des Français le souhaitent (et donc 48 % préfèrent une sortie de la France de l’Union européenne) ; les Italiens (54 % pour le maintien) sont à peine plus enthousiastes ; en revanche, les Allemands (62 %), les Polonais (66 %) et les Espagnols (77 %) sont les plus farouches partisans de l’Union européenne.

Information et intégration

Selon Bertelsmann, plus on pense que son propre pays doit rester dans l’Union européenne, plus on souhaite que la Grande-Bretagne reste également membre du « club ». 72 % des partisans de l’Union européenne sont contre le Brexit alors que ce n’est le cas que de 30 % des eurosceptiques.

Deux dernières questions semblent confirmer que le Royaume-Uni fait bien bande à part. Une légère majorité des Britanniques (51 %) se disent peu informés sur l’Union européenne. Dans tous les autres pays, ce sentiment est minoritaire. Il est partagé par 47 % des Polonais, 26 % des Français et seulement 19 % des Allemands.

Surtout, interrogés pour savoir s’ils souhaitent plus ou moins d’intégration économique et politique de l’Union européenne, 31 % seulement des Britanniques répondent « plus d’intégration » et 43 % « moins d’intégration ». Dans tous les autres pays, les partisans d’une intégration accrue sont les plus nombreux. C’est le cas de 49 % des Français (40 % pensent l’inverse), 50 % des Polonais (contre 27 %), 59 % des Allemands (contre 28 %), 71 % des Italiens (23 % contre) et même 78 % des Espagnols (15 % contre).