Un casque bleu de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma) à Gao, dans le nord du Mali, le 18 mai. | SOULEYMANE AG ANARA / AFP

Cinq casques bleus ont été tués dimanche 29 mai dans une embuscade dans le centre du Mali, une première dans cette région, alors que le pays connaît depuis une dizaine de jours une recrudescence des attaques meurtrières contre l’armée et les soldats de l’Organisation de nations unies (ONU).

La mission des Nations unies a rapporté qu’une attaque « terroriste » l’avait visée dimanche aux environs de 11 heures, heure locale (13 heures en France), ciblant « un convoi de la force de la Mission de l’ONU au Mali (Minusma), pris dans une embuscade à 30 km à l’ouest de Sévaré », dans la région de Mopti. « Selon les informations préliminaires, cinq casques bleus ont été tués. Un autre a été grièvement blessé et son évacuation médicale est en cours », a ajouté la mission dans un communiqué. Ce nouvel assaut contre la Minusma n’a pas été immédiatement revendiqué.

Recrudescence des attaques contre l’ONU

Cette attaque survient quelques jours seulement après la mort vendredi de cinq soldats maliens, tués dans l’explosion d’une mine au passage de leurs véhicules entre les localités d’Ansongo et d’Indelimane, dans le nord du Mali, selon l’armée.

Cinq casques bleus tchadiens avaient déjà été tués le 18 mai, dans une autre embuscade au nord d’Aguelhoc, dans le nord-est du Mali. L’attaque avait été revendiquée par un cadre du groupe djihadiste malien Ansar Dine, allié à Al-Qaida et qui a contrôlé le vaste nord du Mali pendant près de dix mois, entre 2012 et janvier 2013.

« Je condamne avec la plus grande vigueur ce crime abject qui s’ajoute aux autres actes terroristes qui ont ciblé nos soldats de la paix et qui constituent des crimes contre l’humanité au regard du droit international », a déclaré M. Mahamat Saleh Annadif, représentant spécial du secrétaire général des Nations unies et chef de la Minusma, en évoquant les victimes de dimanche. « Cet acte odieux de terrorisme est d’autant plus révoltant qu’il a été perpétré durant la journée internationale des casques bleus », a souligné M. Annadif.

Déployée depuis juillet 2013, la Minusma est celle qui connaît le plus fort taux de mortalité de toutes les missions actuelles de maintien de la paix de l’ONU, en nombre par rapport à l’effectif de plus de 10 300 militaires et policiers.

Le Nord du Mali était tombé en mars-avril 2012 sous la coupe de groupes djihadistes liés à Al-Qaida, après la déroute de l’armée face à la rébellion à dominante touareg, d’abord alliée à ces groupes qui l’ont ensuite évincée. Les djihadistes ont été en grande partie chassés par une intervention militaire internationale, lancée en janvier 2013 à l’initiative de la France, qui se poursuit depuis.

Mais des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères, malgré la signature en juin 2015 d’un accord de paix entre le camp gouvernemental et l’ex-rébellion, censé isoler définitivement les djihadistes.