Une photo de Larossi Abballa, 25 ans, prise sur son compte Facebook. | STR / AFP

Larossi Abballa, l’auteur des deux meurtres commis lundi 13 juin au soir à Magnanville, dans les Yvelines, avait été condamné en septembre 2013 par le tribunal correctionnel de Paris à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes de terrorisme ».

Mis en examen par les juges d’instruction antiterroristes Marc Trévidic et Nathalie Poux aux côtés de sept autres personnes originaires de la banlieue parisienne, Larossi Abballa était accusé d’avoir recruté des candidats, de les avoir endoctrinés et de s’être préparé physiquement avec eux pour aller mener le djihad dans la zone tribale entre le Pakistan et l’Afghanistan.

Entre le 5 décembre 2010 et le 26 février 2011, les huit hommes s’étaient retrouvés régulièrement en fin de semaine pour s’entraîner physiquement dans les parcs de La Courneuve (Seine-Saint-Denis) et d’Argenteuil (Val-d’Oise).

« Le Stage en explosifs »

Mohamed Abdul Raseed, un Indien de 34 ans considéré comme le chef de ce groupe d’apprentis djihadistes, avait été condamné à huit ans de prison et à une interdiction définitive du territoire français. Lors de son interpellation et des perquisitions, les policiers avaient saisi des disques durs et des ordinateurs contenant des milliers de textes, ouvrages, photos, vidéos prônant le djihad ou détaillant la fabrication d’engins explosifs. Un ouvrage en anglais intitulé Le Stage en explosifs écrit par le chimiste d’Al-Qaida expliquait comment recycler des produits chimiques communs pour créer des explosifs.

Deux autres membres du groupe, Charaf-Din Aberouz, 27 ans, un habitant des Mureaux et Zohab Ifzal, un Franco-Pakistanais de 24 ans, avaient été arrêtés en janvier 2011 à la descente de l’avion à Lahore, au Pakistan, où ils projetaient de suivre un entraînement au combat armé.

Placés en détention pendant quatre mois, ils avaient été expulsés vers la France le 22 mai et mis en examen quatre jours plus tard. Lors de l’arrestation des autres membres du groupe, la direction centrale du renseignement intérieur et les juges antiterroristes n’avaient pas pu déterminer si ces huit hommes avaient prévu des actions en France. Et si oui, de quelle nature.