Un homme et un enfant sur un canoë, le 4 juin près de Tours. | GUILLAUME SOUVANT / AFP

Le dernier pic de crue était attendu mardi 6 juin dans l’Essonne, au terme d’une semaine d’inondations exceptionnelles qui ont fait quatre morts et des dégâts dont le coût d’indemnisation pourrait dépasser le milliard d’euros.

Sept départements sont toujours placés en alerte orange pour inondations : l’Eure, la Seine-Maritime, l’Essonne, le Loir-et-Cher, le Cher, l’Indre et l’Indre-et-Loire. Huit autres départements du Nord-Est de la France ont été placés mardi matin en alerte orange par Météo France pour orages. Le début de l’événement est prévu mardi après-midi, dans les départements du Nord, du Pas-de-Calais, de l’Aisne, de l’Oise, de la Somme, des Ardennes, de la Marne et de la Meuse.

La ville de Corbeil-Essonnes, où la rivière Essonne se jette dans la Seine, est particulièrement exposée aux inondations. Deux quartiers pourraient se trouver inondés mardi, avant que la décrue commence, lentement, en fin de journée. « On est prêt, les gymnases sont préparés, les voitures ont été déplacées, les populations sensibles repérées. On a eu trois jours pour se préparer activement », a assuré le maire, Jean-Pierre Bechter (LR).

La situation ne devrait cependant pas affecter le niveau de la Seine, qui continue à baisser, doucement mais sûrement : la crue atteignait 4,93 m à 2 heures dans la nuit de lundi à mardi, soit plus d’un mètre de moins que son maximum trois jours plus tôt (6,10 m). Plusieurs jours au moins seront nécessaires au retour du fleuve à la normale, mais les analystes restent prudents et gardent l’œil sur de possibles pluies significatives annoncées pour la semaine prochaine.

Un « fonds d’extrême urgence » pour les sinistrés

Depuis une semaine, des centaines de communes ont été touchées par ces inondations, des milliers d’entreprises, de commerces, d’agriculteurs affectés, sans oublier les particuliers. Près de 3 000 foyers étaient toujours privés d’électricité en Ile-de-France lundi soir. Manuel Valls a annoncé un « fonds d’extrême urgence » pour les sinistrés sans ressource ayant tout perdu, en attendant les indemnisations des assureurs.

De leur côté, les agriculteurs touchés ont demandé à l’Etat de déclarer l’état de calamité agricole pour bénéficier du Fonds national de gestion des risques en agriculture (FNGRA) chargé de compenser les pertes sur des cultures pour lesquelles ils ne sont souvent pas assurés.

Pour les commerces de proximité, le ministre de l’économie Emmanuel Macron doit convoquer une « cellule de continuité économique » qui « va arrêter des mesures d’aide exceptionnelles » pour permettre le redémarrage des activités « le plus vite possible ».

Dans toutes ces zones, le retour à la normale s’annonce lent et difficile. L’état de catastrophe naturelle devrait être reconnu mercredi pour une première liste de départements et communes sinistrés.

A Paris, la crue de la Seine risque de se traduire par une perte de 10 millions d’euros rien que pour le secteur touristique fluvial, ont affirmé lundi les armateurs, demandant eux aussi une aide « exceptionnelle ».

De nombreux châteaux, monuments et musées à Paris et en région ont rouvert, mais pas le musée du Louvre, dont la réouverture est « envisagée » mercredi, sauf pour les salles des arts de l’islam au sous-sol évacué. Le musée d’Orsay sera pour sa part à nouveau accessible mercredi.

Au nord d’Orléans, les derniers camions bloqués sur l’A10 ont été évacués lundi, Vinci Autoroutes jugeant toutefois prématuré d’annoncer une date pour la réouverture de ce tronçon très fréquenté.