Des échauffourées entre manifestants et policiers ont éclaté samedi 4 juin à Paris lors d’une marche de plusieurs centaines de militants antifascistes, rassemblés en mémoire de Clément Méric. | DOMINIQUE FAGET / AFP

Alors que des échauffourées éclatent régulièrement en marge des manifestations contre la réforme du code du travail, cette fois, c’est l’anniversaire de la mort de Clément Méric qui a déclenché les hostilités entre des militants antifascistes et des forces de l’ordre. Des affrontements ont éclaté samedi 4 juin à Paris lors d’une marche de plusieurs centaines de manifestants antifascistes, rassemblés en mémoire du jeune homme, tué il y a trois ans lors d’une rixe avec des skinheads. Plusieurs dégradations ont été constatées sur place.

#PARIS Manifestation antifasciste 3 ans après la mort de Clément Méric.

Une photo publiée par Gaspard GLANZ - Taranis News (@taranisnews) le

« Clément tu chanteras toujours plus fort qu’eux »

Le cortège qui a démarré de la place Stalingrad peu après 14 heures aux cris de « On n’oublie pas, on n’oublie pas », « Tous les flics sont des bâtards », « Tout le monde déteste la police », « Pas de fachos dans le quartier, pas de quartier pour les fachos », rassemblait de nombreux jeunes, dont certains portant capuche sur la tête et lunettes de protection, et agitant des drapeaux rouges. Une pancarte proclamait « Clément, tu chanteras toujours plus fort qu’eux ».

Certains manifestants ont jeté des rétroviseurs sur les policiers, d’autres avaient ouvert des parapluies. Des membres des forces de l’ordre bloquaient une passerelle pour empêcher des manifestants qui cherchaient à passer sur l’autre quai. Des renforts de CRS sont arrivés peu avant 16 heures.

#PARIS Situation bloqué sur le Canal St-Martin

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Des manifestants ont alors envoyé fumigènes et bouteilles de verre sur les forces de l’ordre, qui ont répliqué en lançant des gaz lacrymogènes et ont chargé sur le quai de Valmy, le long du canal Saint-Martin, dans le nord-est de la capitale. Plusieurs vitrines ont été brisées. Des scooters et une voiture ont été renversés.

Les juges ont écarté toute intention de tuer

La mort de Clément Méric, 18 ans, le 5 juin 2013 à Paris avait suscité un vif émoi. A l’issue de l’enquête terminée le 22 mars, quatre skinheads ont été mis en examen, dont deux pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, des faits passibles de la cour d’assises, et deux autres pour violences.

Au cour de leur instruction, les juges d’instruction avaient écarté une intention de tuer dans leurs mises en examen, notamment à l’égard des deux principaux mis en cause, Esteban Morillo et Samuel Dufour, qui ont été remis en liberté après plus d’un an de détention provisoire.

Ministre de l’intérieur à l’époque des faits, Manuel Valls avait évoqué un « assassinat » et le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, avait promis de « tailler en pièces » les groupuscules d’extrême droite.

Dans la foulée, le gouvernement avait dissous Troisième Voie, dont étaient issus les skinheads, et son service d’ordre, les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), que dirigeait Serge Ayoub, un vétéran de la mouvance.