Les moines de Tibéhirine. | - / AFP

Cela fait plus d’un an et demi que les familles des moines de Tibéhirine attendaient d’avoir accès aux prélèvements réalisés sur les crânes des religieux assassinés. Ces scellés se trouvent, depuis peu, entre les mains de la justice française. D’après l’AFP, la juge Nathalie Poux a en effet pu ramener d’Algérie des prélèvements « dont les experts avaient besoin pour mener leur mission ».

« C’est une avancée importante, que nous attendons depuis un an et demi et qui lève l’un des obstacles à la recherche de la vérité et de la justice », a réagi l’avocat de familles, Patrick Baudouin. « Il faut rester prudent mais les experts pensent que la conservation des prélèvements a été correcte et que les échantillons sont exploitables ».

Vingt ans après les faits, on ignore toujours qui sont les responsables de ces meurtres ni pourquoi ils ont été commis. Seules les têtes des sept cisterciens enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère de Notre-Dame de l’Atlas, sur les hauteurs de Médéa, ont été retrouvées. Le Groupe islamique algérien (GIA) avait revendiqué les assassinats deux mois plus tard, mais des doutes sont apparus sur la version officielle du crime islamiste. Une implication des services secrets militaires algériens a été évoquée.

Les experts français avaient rendu de premières conclusions de leurs constatations en Algérie. Ils estimaient notamment que l’« hypothèse d’un décès entre le 25 et le 27 avril 1996 », soit plus de trois semaines avant la date annoncée dans la revendication du GIA, apparaissait « vraisemblable », ce qui alimentait les doutes sur la version officielle.