L’actuel fleuron français du fil à broder, DMC, basé à Mulhouse, créé au XVIIIe siècle et initialement connu pour ses « indiennes » pourrait être vendu à un fonds britannique. Le projet de cession de la totalité du capital de l’entreprise au fonds d’investissement britannique BlueGem Capital Partners figure à l’ordre du jour d’un comité central d’entreprise extraordinaire programmé le 3 juin. « Il a été garanti aux salariés que rien ne changerait et que le PDG deviendrait directeur général », a déclaré à Reuters un responsable syndical du Haut-Rhin.

Le groupe DMC, qui a pu s’enorgueillir d’être le leader français du textile, comptait, dans les années 1970, à son âge d’or, plus de 14 000 salariés. Il s’est peu à peu désengagé de pans entiers d’activités – filature, tissage, impression sur tissu, fil à tricoter, velours… pour ne conserver que le fil à broder.

Fil à broder exporté dans 120 pays

Confronté à des délocalisations massives, le groupe a souffert financièrement et l’activité de fil à broder, en dépôt de bilan, a été reprise fin 2008 par le groupe Bernard Krief Consulting. Des plans massifs de suppressions d’emplois se sont succédés. Si bien qu’aujourd’hui les équipes semblent flotter dans l’immense usine en brique de Mulhouse.

DMC ne compte désormais plus qu’un peu plus de 300 salariés, principalement à Mulhouse où un million d’« échevettes » de 1,9 gramme de fil sont produites chaque jour et teintes en 465 coloris. Ce fil à broder est exporté dans 120 pays, depuis le site logistique d’Illzach (Haut-Rhin).

Bernard Krief Consulting détient aujourd’hui 39,7 % du capital de DMC. Le reste des actions est réparti entre deux investisseurs alsaciens Société Civile Jekiti Mar (30,6 %) et la Financière Francis Muller (20,4 %) ainsi que trois membres de l’encadrement. Cette entreprise qui tente le difficile pari de remettre la broderie à la mode a réalisé l’an dernier un chiffre d’affaires de 57 millions d’euros.