Barack Obama et Hillary Clinton, lors de la cérémonie d’hommage à la mémoire du révérend Clementa Pinckney, assassiné lors de la tuerie de Charleston, dans le nuit du 17 au 18 juin 2015. | © JONATHAN ERNST / REUTERS

Ça y est, Barack Obama est prêt à entrer dans la bataille de la campagne américaine, assurent les médias américains. C’est logique. La saison des primaires prend fin, avec un dernier « Super Tuesday », mardi 7 juin, et des votes dans six Etats, dont la Californie et le New Jersey.

L’annonce ne devrait plus tarder. Déjà, l’agence de presse américaine Associated Press (AP) a bousculé la course à l’investiture démocrate, lundi 6 juin au soir, en assurant que la favorite, Hillary Clinton, avait gagné sur le tapis vert et disposait désormais du nombre de délégués nécessaires (2 383) pour être adoubée par son parti. Sa victoire sur le terrain est attendue de manière quasi certaine mardi.

Le président est déterminé à faire barrage à Donald Trump et à voir un démocrate lui succéder à la Maison Blanche pour consolider son bilan. Le 44président des Etats-Unis peut jouer un rôle central pour mobiliser la coalition qui l’a porté au pouvoir en 2008 puis réélu en 2012 : les femmes, les jeunes, les Noirs et les Hispaniques.

« Je suis impatiente de faire campagne avec le président », a lancé la candidate Hillary Clinton, lundi à Compton, en Californie.

De la neutralité à l’engagement

Jusqu’à présent, le président Obama avait observé une relative neutralité dans la primaire démocrate, et la Maison Blanche maintient toujours le suspens sur l’annonce de son engagement.

Une façon aussi d’encourager le sénateur du Vermont, Bernie Sanders – qui fait de la résistance –, à se rallier à l’ancienne secrétaire d’Etat sans attendre la convention de Philadelphie, à la fin de juillet. Et de sonner le rassemblement des forces démocrates à l’approche du scrutin présidentiel du 8 novembre.

Liens étroits

Les liens entre la Maison Blanche et l’équipe de campagne de Hillary Clinton sont étroits, ne serait-ce que par le nombre de personnes qui sont passées de l’une à l’autre. John Podesta, directeur de campagne de l’ancienne secrétaire d’Etat, a travaillé au côté de M. Obama à la Maison Blanche pendant des années.

Pour le président, c’est aussi l’occasion de goûter, une dernière fois en fin de mandat, à la saveur singulière d’une campagne présidentielle. Il peut, pour ce faire, s’appuyer sur une solide cote de popularité. Selon les derniers chiffres publiés par Gallup, 52 % des Américains approuvent son action. Il peut aussi compter sur son indéniable charisme sur les estrades.

La présence de Barack Obama en campagne, mais aussi celle, évidente, de Bill Clinton, soulignera la position singulière de Donald Trump, qui ne pourra, lui, revendiquer l’appui d’aucun ancien président.

Le candidat républicain ira en effet seul à la bataille : les deux derniers présidents du « Grand Old Party », George H. W. Bush (1989-1993) et son fils George W. Bush (2001-2009), ont fait savoir qu’ils resteraient à l’écart de la campagne.