SERGIO AQUINDO

Lire dans le texte les plus grands écrivains anglo-saxons, n’en avons-nous pas tous rêvé ? Plonger dans leurs mots en se passant de la bouée de la traduction, en se jouant des pièges et de la profusion de l’anglais, tel est le programme que nous proposons cet été à nos lecteurs, avec la collection « Nouvelles bilingues ».

Nous avons fait en sorte que ces devoirs de ­vacances soient d’abord un plaisir. Nous avons choisi pour vous une trentaine de contes ou de nouvelles, les plus célèbres parmi les milliers de short stories que compte la littérature de langue anglaise, qui s’est toujours brillamment illustrée dans la forme courte. Issus de la plume des plus grands auteurs britanniques ou américains, ces textes appartiennent aux genres les plus variés, l’aventure, le drame, le policier, le fantastique, et sont souvent colorés d’un ­humour… difficilement traduisible.

Chacun d’eux a pourtant fait l’objet d’une traduction nouvelle ou révisée, qui tente de serrer au plus près la langue de l’écrivain, avec son génie propre, tout en la restituant en bon et lisible français d’aujourd’hui. Nous avons disposé en vis-à-vis, dans chaque volume, le texte original et sa version française, en y ajoutant un glossaire du vocabulaire et des expressions remarquables.

Mordre à belles dents dans la langue

Maintenant, c’est à vous de découvrir ou de ­redécouvrir ces merveilleuses histoires, qui vous révéleront le visage et la voix authentiques de leurs auteurs, comme la saveur de leur langage. Vous ferez à votre guise.

Si votre anglais n’est plus qu’un pâle souvenir, vous commencerez par la traduction. Mais les regards curieux que vous jetterez sur l’original lui redonneront les plus vives couleurs, ­tombées de la palette de Dickens, Wilde, Joyce, Poe… Convenez qu’il est de pires maîtres pour rafraîchir ses connaissances.

Si vous êtes un lecteur plus aguerri, vous ne craindrez pas de mordre à belles dents dans l’anglais ou l’américain, car chaque livre vous soufflera les mots et les constructions qui vous manqueraient, sans vous obliger au détour scolaire et fastidieux par le dictionnaire. Ces grands écrivains vous revaudront au centuple, en pur plaisir de lecture, les efforts que vous aurez faits pour vous rapprocher d’eux.

Comme l’affirment dans les pages qui suivent William Boyd, Julian Barnes, Tariq Ali et Claire Keegan, à qui notre collaboratrice Florence Noiville a demandé quel est leur coup de cœur parmi les nouvelles choisies, la magie du texte ne peut agir pleinement qu’entre les plis de la langue qui lui a donné naissance.

La plus belle, la plus fidèle des traductions n’est jamais qu’une reproduction de l’œuvre. Dirions-nous, devant une image des Tournesols, que nous ­contemplons le tableau même de Van Gogh ? Quant à vous, en refermant chacun de ces petits ouvrages, vous pourrez déclarer avec satisfaction : ­enfin, j’ai lu The Canterville Ghost, The ­Purloined Letter ou The Finest Story in the World… !

Que dites-vous ? Vous n’êtes pas non plus trop confiant dans votre prononciation ni dans votre accent ? Nous avons donc joint à chaque volume un CD sur lequel le texte est lu dans sa langue d’origine, pour faire aussi travailler votre oreille. Nous ne vous laisserons aucune excuse.

Nous vous souhaitons un bon été en com­pagnie de vos « correspondants » anglais ou américains !