Des forces irakiennes près de Fallouja. | AHMAD AL-RUBAYE / AFP

Sur la défensive et en recul en Irak, l’organisation Etat islamique progresse dans le nord de la Syrie. Les combats entre djihadistes et rebelles syriens près de la frontière turque ont fait des dizaines de morts ces deux derniers jours, rapporte samedi 28 mai l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Après en avoir été repoussé le mois dernier, l’EI a contre-attaqué et pris l’ascendant dans cette région située au nord d’Alep.

Le groupe djihadiste s’est rapproché de la ville d’Azaz, par laquelle transitent les combattants soutenus par des pays étrangers qui affrontent les djihadistes. Samedi 28 mai, les djihadistes seraient entrés dans Marea, plus au sud, après avoir fait exploser au moins deux voitures piégées. Les combats se sont poursuivis dans la journée. En quarante-huit heures, au moins 27 civils et 41 combattants ont été tués, selon l’OSDH.

Etat islamique et rebelles sont en conflit dans un mouchoir de poche de quelques dizaines de kilomètres carrés entre Alep et la frontière turque. Le contrôle de cette dernière est un enjeu essentiel pour chacun des camps en présence. Des combats opposent régulièrement et depuis des mois la rébellion aux jihadistes de l’EI. Mais aucune force n’avait jusqu’ici pris un avantage décisif sur l’autre.

L’étau se ressert à Fallouja

En Irak, au contraire, l’étau se ressert autour des djihadistes de l’EI dans la ville de Fallouja (65 km au nord-ouest de Bagdad), où les forces gouvernementales irakiennes, appuyées par des milices chiites, ont lancé une opération de grande envergure le 23 mai. Samedi 28 mai, des unités du contre-terrorisme se sont déployées aux abords de la Fallouja pour la première fois depuis le début de l’offensive pour reprendre cette cité aux mains du groupe Etat islamique (EI), ont indiqué de hauts commandants.

« Les forces d’élite du service de contre-terrorisme (CTS), la police d’Al-Anbar et des combattants de tribus locales (…) ont atteint les camps de Tarek et Mazraa », au sud et à l’est de Fallouja, a affirméAbdelwahab al-Saadi, commandant en chef chargé de l’opération.

« [Elles] vont entrer dans Fallouja dans les prochaines heures pour la libérer de Daech », a-t-il dit, utilisant l’acronyme en arabe de l’EI. Ces forces d’élite ont dirigé les assauts sur plusieurs villes irakiennes reprises aux djihadistes au cours des deux dernières années. Leur implication marque ainsi une nouvelle phase dans l’opération militaire. Fallouja est la première ville à être tombée aux mains de l’EI avant même l’offensive jihadiste fulgurante de juin 2014.

Bataille de Fallouja, avec les troupes de la « mobilisation populaire »