Des membres du gouvernement finlandais réunis pour la signature de l’accord de compétitivité, le 14 juin. | LEHTIKUVA / REUTERS

Les principaux syndicats et le gouvernement finlandais ont signé, mardi 14 juin, un accord obligeant la plupart des salariés à travailler plus sans gagner plus, dans l’espoir de doper la compétitivité après des années de marasme. L’accord est le résultat d’une année de négociations entre un gouvernement de centre-droit pro-austérité, et des syndicats qui y étaient opposés.

L’exécutif, qui croit à l’opportunité d’une « dévaluation interne », cherche à relancer cette économie de la zone euro en crise, qui a fortement souffert des difficultés de ses exportateurs. « Je crois que ce sera d’une grande importance pour notre objectif de créer 110 000 emplois et de porter le taux d’emploi à 72 % » contre 68,5 % actuellement, a affirmé le premier ministre centriste, Juha Sipilä.

Quelque 87 % des salariés finlandais devront travailler vingt-quatre heures (soit trois jours) de plus par an, sans contrepartie. Les syndicats ont aussi accepté une année de gel des salaires. Les salariés devront enfin supporter une plus grande part des cotisations sociales, et le salaire, lors des congés payés dans le secteur public, sera réduit de 30 % d’ici à 2019. Un fonctionnaire gagnant 3 000 euros par mois devrait voir son salaire amputé de 4,5 %, soit 1 700 euros par an. Le gouvernement a promis de compenser toutes ces mesures par des baisses d’impôts.

Un chômage qui grimpe

D’après la Banque de Finlande, le pays devrait améliorer sa compétitivité-coût de 10 % et se rapprocher de celle de ses principaux rivaux, la Suède et l’Allemagne. Selon le ministère des finances, la Finlande peut espérer 35 000 créations d’emplois d’ici à 2020, tandis que d’autres estimations en voient moitié moins. Le pays compte 264 000 chômeurs aujourd’hui.

La Finlande a traversé quatre années de récession ou de quasi-stagnation, qui ont fait grimper le chômage jusqu’à 9,5 % à l’été 2015, son plus haut niveau depuis 2000. Outre les problèmes de compétitivité, le déclin de deux secteurs importants – l’industrie forestière et l’électronique –, le vieillissement rapide de la population et la mauvaise conjoncture chez des partenaires commerciaux importants – la Russie et la zone euro – comptent parmi les explications à cette crise.