Après les violents incidents qui ont opposé des supporteurs en marge du match Angleterre-Russie samedi 11 juin, dix personnes, dont trois Français, vont être jugées lundi 13 juin après-midi. Parmi elles ne figure toutefois aucun des 150 hooligans russes « extrêmement entraînés et violents » qui ont participé à ces scènes de « guérilla urbaine », faute d’interpellations, a annoncé le procureur de Marseille, lundi.

Les incidents violents, principalement sur le Vieux-Port de Marseille, impliquant des supporteurs russes, anglais et des français, avaient débuté dès jeudi. Ils se sont poursuivis vendredi pour culminer samedi. Au total, 20 personnes ont été placées en garde à vue depuis le début des incidents jeudi. Dix d’entre elles, six Britanniques, un Autrichien et trois Français, doivent être jugées pour « violences avec arme par destination », sur des policiers ou sur d’autres supporteurs, a précisé le procureur de la République, Brice Robin, au cours d’une conférence de presse.

Le procureur de Marseille, Brice Robin, le 13 juin 2016. | JEAN-PAUL PELISSIER / REUTERS

  • Aucun des hooligans russes interpellés

Malgré les efforts de la police, dont les effectifs avaient été renforcés avant un match considéré comme l’un des plus risqués de l’Euro, aucun des hooligans russes qui se sont livrés à des « exactions » en ville n’a pu être arrêté, a reconnu M. Robin.

« Préparés pour des opérations hyperrapides et hyperviolentes », ils ont visiblement déjoué la surveillance policière en évitant d’arriver par avion à Marseille, a-t-il précisé.

Seuls deux Russes ont fait l’objet de la part du préfet de région d’une obligation de quitter le territoire français, pour des faits moins graves.

Pour autant, au cours des trois derniers jours, il n’y a pas eu de « faille » dans le maintien de l’ordre, a assuré M. Robin. « C’est une sorte de guérilla urbaine très difficile » à juguler, a-t-il souligné.

Les enquêteurs ont commencé à étudier les images de vidéosurveillance pour tenter d’identifier d’autres auteurs de violences, a ajouté le procureur, certain que le Royaume-Uni et la Russie « sont tout à fait prêts à collaborer » à l’enquête.

  • Les blessés quasi tous Britanniques

A Marseille samedi soir. | Darko Bandic / AP

Entre vendredi et samedi soir, les violences en centre-ville à Marseille ont fait 35 blessés, « quasiment tous des Britanniques », a rappelé M. Robin. Quatre personnes sont dans une « situation très dégradée » et un Anglais, qui aurait reçu des coups de barre de fer sur la tête, est toujours dans un état critique, mais désormais « stable », selon M. Robin. Il souffre de commotion et d’hémorragie cérébrale. Les auteurs de son agression n’ont pas encore été identifiés.

  • La vente d’alcool interdite

Le ministre de l’intérieur, Bernard Cazeneuve, a annoncé, dimanche, l’interdiction des ventes d’alcool dans les « périmètres sensibles » les veilles et jours de match de l’Euro 2016, après avoir dénoncé des violences « inacceptables » survenues la veille à Marseille. Le préfet du Rhône, Michel Delpuech, a appliqué la mesure dès lundi, interdisant la vente d’alcool à emporter aux supporteurs les jours de match dans l’agglomération de Lyon.

  • Un supporteur d’Irlande du Nord fait une chute mortelle

A Nice, un supporteur de l’équipe d’Irlande du Nord est mort dans la nuit de dimanche à lundi après avoir fait une chute mortelle depuis une rambarde surplombant la mer. Une enquête a été ouverte pour déterminer les circonstances exactes dans lesquelles cette chute, a priori accidentelle et qui ne serait pas survenue au cours d’une rixe, a eu lieu.